L’ex-ministre Ali Benmohamed

«Il est temps que l’armée lâche le pouvoir»



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Par Mohamed K. – L’ex-ministre de l’Education nationale Ali Benmohamed s’est montré très sévère contre le pouvoir actuel qu’il accuse de vouloir faire «un passage en force» qui risque, selon lui, de mener le pays à la dérive.

Dans une interview à la chaîne Al-Jazeera, l’ancien ministre se dit persuadé que les élections du 12 décembre «sont, d’entrée, vouées  à l’échec, dès lors qu’elles ne bénéficient pas d’un consensus et qu’elles ne sont pas précédées d’un processus de dialogue» et que, de toutes les façons, elles sont «disqualifiées par la poursuite du Hirak» qui continue à rejeter massivement la tenue de ces élections dans les conditions actuelles.

Interrogé sur les cinq candidats au scrutin du 12 décembre, l’invité d’Al-Jazeera estime qu’aucun d’entre eux ne représente le mouvement de protestation, ni ses revendications.

Pour lui, «la seule élection réellement libre et honnête depuis l’indépendance a échoué, et a donné le terrorisme et 200 000 morts».

Revenant sur l’initiative lancée le 15 octobre dernier par 19 personnalités, et dont il fait partie, Benmohamed rappelle les principales revendications qui n’ont pas été satisfaites par le pouvoir en place, à savoir notamment des mesures d’apaisement, dont la libération des détenus d’opinion, en insistant sur le cas de Lakhdar Bouregâa, qui se trouve depuis quelques jours à l’hôpital.

Interrogé sur le rôle actuel de l’institution militaire, Benmohamed s’oppose à l’idée répandue selon laquelle que c’est l’armée qui aurait empêché le cinquième mandat. «Ce qui a permis le départ de l’ancien Président, c’est bien le Hirak, grâce à sa mobilisation», et de rappeler aussi que «parmi ceux qui se mettent aujourd’hui au devant de la scène étaient cautionnaient le cinquième mandat», allusion claire à l’actuel chef d’état-major.

Très critique vis-vis du commandement de l’armée, Ali Benmohamed martèlera : «Il est temps que l’armée cède le pouvoir aux politiques», en ajoutant : «On ne gouverne pas et on ne prend pas des décisions capitales à partir des casernes !»

Parlant des perspectives politiques, Benmohamed redoute des troubles et des dérapages violents à l’occasion de ces élections du 12 décembre. «On ne peut jamais prévoir quand la violence peut se déclencher», prévient-il, rappelant ce qui s’est passé le 5 octobre 1988, où «un inconnu a tiré une rafale dans la foule et provoqué un bain de sang», démentant au passage la thèse selon laquelle c’est l’armée qui aurait tiré sur la foule ce jour-là.

M. K.


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