Daniel Gerlach, profession

Expert du Monde arabe



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Lors du Salon international du livre d’Alger (SILA) qui s’est tenu du 31 octobre au 9 novembre 2019, au Pins Maritimes à Alger, une intéressante communication a été animée par Daniel Gerlach, le grand expert allemand du Moyen-Orient.

Daniel Gerlach, 42 ans, spécialiste du Moyen-Orient, auteur, journaliste, éditeur, rédacteur en chef du magazine trimestriel Zenith et également directeur général de la Candid Foundation, a donné un conférence de haut niveau dont le thème était : «Le Moyen-Orient n’est pas en train de sombrer».

Et ce, en marge de la participation à la «Frankfurter Buchmesse» (Foire de Frankfurt). Avec son expertise du Monde arabe, Daniel Gerlach, avec pédagogie et autre vulgarisation, a dispensé une situation, un état des lieux, une carte d’histoire et surtout géostratégique prévalant actuellement dans le Monde arabe.

Éclairages d’un orientaliste

En orientaliste, Daniel Gerlash a évoqué une renaissance au Monde arabe depuis le printemps arabe. Et là, c’est un tout autre souffle juvénile très responsable et surtout conscient et engagé. M. Gerlach a étudié l’histoire et les études du Moyen-Orient.

Il est titulaire d’une licence de l’Université de Paris IV Sorbonne et d’un M. A de l’Université de Hambourg. En 1999, M. Gerlach a cofondé et co-dirigé Zenith Magazine.

En 2012, il a occupé le poste de rédacteur en chef du magazine. Auparavant, il était journaliste indépendant pour des quotidiens tels que Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Welt et travaillait comme documentariste pour la télévision nationale allemande ZDF, principalement dédié à l’histoire et au présent du Monde arabe.

En 2014, il a cofondé la Candid Foundation gGmbH, un groupe de réflexion indépendant à vocation privée qui se consacre à la coopération internationale et interculturelle et met en œuvre des projets axés sur les médias et la technologie avec des pays de la Méditerranée, du Moyen-Orient, de l’Asie de l’Ouest et du Caucase. Le politologue Asiem El Difraoui et Belabbes Benkredda figuraient parmi ses cofondateurs.

Daniel Gerlach est un expert très sollicité sur les plateaux de télévision en Allemagne et à travers le monde, où il commente et analyse la situation en Syrie, en Irak, dans le monde arabe et les relations euro-arabes. Il est souvent invité par les universités telles le King’s College, Yale et Princeton.

Et aussi par des groupes de réflexion et des institutions gouvernementales telles que le Service européen pour l’action extérieure. En 2016, M. Gerlach a rendu hommage au poète syrien Adonis, lauréat du prix Erich Maria Remarque pour la paix de la ville d’Osnabrück.

En 2014, M. Gerlach a suggéré qu’une initiative diplomatique internationale des pays occidentaux a impliqué la Russie et l’a obligée à jouer le rôle de force de protection pour certaines parties de la Syrie afin de démêler les intérêts des parties prenantes internationales et d’empêcher toute action unilatérale.

«L’Ei (état islamique) n’a rien d’intrinsèquement islamique»

En ce qui concerne l’EI (Etat islamique), sa stratégie consistant à afficher des actes de violence extrême, M. Gerlach affirme que cette organisation n’a rien d’intrinsèquement «islamique». Il suggère également d’étudier les analogies avec les cartels de la drogue en Amérique latine.

Dans un article coécrit avec Naseef Naeem, professeur agrégé de droit d’Etat et de droit constitutionnel, né en Syrie, les deux refusent l’utilisation des termes «projet d’Etat» ou «projet de renforcement de l’Etat» par les médias et les universitaires sur les systèmes d’information. Ils font valoir que le projet de l’organisation manquait d’éléments-clés de la création d’un Etat et suggèrent plutôt de l’appeler une force d’occupation guerrière dotée d’une idéologie «impériale».

Dans un article sur l’idéologie de la résistance et les caractéristiques opérationnelles des milices chiites et de l’Irak, Hashd al-Shaabi, M. Gerlach critique l’attribution du terme «djihadiste» et suggère, au contraire, des groupes «Muqawamist» à la place (de l’arabe muqawama pour «résistance»).

Il faut rappeler que la toute première participation de la «Frankfurter Buchmesse» (Foire de Frankfurt) au Salon international du livre d’Alger a été représentée par Niki Théron, manager international des projets de la Frankfurter Buchmesse, des éditeurs comme Lucien Leitess, ainsi que des bédéistes. Tous ces hôtes du SILA 2019 étaient ravis et ont souligné l’importance de ce rendez-vous annuel livresque.


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