France 24

«La presse algérienne est plus proche de l’outil de propagande»



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Par Mohamed K. – La chaîne d’information officielle française France 24 s’est interrogée sur la «régression» de la presse en Algérie dans une émission consacrée au Mouvement de contestation populaire du 22 février et de la relation entre les citoyens et les médias.

Les trois journalistes invités par l’animateur de l’édition arabe du «Forum de la presse» ont abondé dans le même sens, estimant que les médias algériens n’honorent pas la profession après avoir donné l’exemple du courage durant la décennie noire où plus de cent membres de la corporation ont perdu la vie, la plume à la main.

Commentant la situation lamentable de la presse et de la liberté d’expression en Algérie, l’animateur de l’émission a relevé que «les slogans hostiles à la presse sont de plus en plus présents lors des manifestations qui se déroulent en Algérie chaque vendredi depuis des mois», en expliquant que «les manifestants reprochent à la presse de leur avoir tourné le dos».

«Au début du Hirak, des voix s’étaient élevées dans les rangs de la presse locale pour exiger la fin de la soumission aveugle au pouvoir et du black-out imposé au mouvement révolutionnaire dans le pays», a rappelé l’éditorialiste de France 24, avant de faire remarquer qu’«il y a eu, en effet, une révision de la pratique journalistique». «Les manifestations étaient couvertes et les chaînes de télévision ont ouvert leur espace d’expression à l’opposition et aux représentants du Mouvement de contestation», a-t-il indiqué. «Mais, a noté le journaliste, ces acquis se sont vite anéantis et les médias sont revenus à leurs anciennes habitudes, c’est-à-dire une presse plus proche de l’outil de propagande que d’un moyen d’information».

«Parallèlement à cela, a-t-il observé, les actions d’intimidation et de répression à l’égard des journalistes et des organes de presse qui ont voulu sortir des rangs se sont accentuées». Et de s’interroger : «Quelles sont les raisons de cette régression et qui en est responsable ? Quel impact cette régression a-t-elle sur la relation entre l’opinion publique et les médias ? Quel rôle les syndicats de journalistes peuvent-ils jouer pour faire face à cette situation ?» La réponse des trois invités de l’émission était unanime : les journalistes doivent recouvrer leur dignité perdue.

M. K.


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