«Marches de soutien» à la présidentielle

Manœuvres pour contrer le hirak



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A l’approche de la date fatidique du 12 décembre, des partisans de l’élection présidentielle se mettent en branle pour défendre une échéance contestée par une grande partie de la population lors des marches hebdomadaires des mardis et vendredis.

Plusieurs manifestations ont eu lieu ces cinq derniers jours, au niveau de quelques wilayas, notamment Sétif, Tlemcen, Ouargla et Touggourt. Et à chaque fois, elles ne réunirent pas plus de quelques dizaines de personnes.

De plus en plus de marches «pro-élections» sont organisées ces tout derniers jours à travers le pays. Des manifestations qui, jusque-là, peinent à réunir un nombre important de manifestants. Avec l’approche de la date fatidique du 12 décembre, des partisans de l’élection présidentielle se mettent en branle pour défendre une échéance contestée par une grande partie de la population lors des marches hebdomadaires des mardis et vendredis.

Si personne ne peut dénier le droit à des citoyens de prendre fait et cause pour la présidentielle, le fait que ces manifestations surviennent en ce moment précis, après la validation par l’Autorité indépendante d’organisation des élections (ANIE) de la liste des candidats, avec donc l’approche du début de la campagne électorale, et qu’elles sont dans certains cas impulsées par des organisations dites de la famille révolutionnaire, poussent certains acteurs de la scène politique à se poser des questions par rapport à la justesse de leur caractère «spontané».

Hier, un document attribué à la Coordination nationale de la société civile, qui s’est déjà exprimée en faveur de cette élection, dans lequel son bureau national demande à sa représentation à Bouira d’organiser une marche pour «soutenir l’ANP et l’élection du 12 décembre», a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Dans la lettre en question, il est spécifié que ceci doit se faire «en concertation avec l’administration, les services de sécurité et le mouvement associatif de la wilaya».

A ce sujet, le président du Front de la justice et du développement (FJD) – Adala – Abdallah Djaballah, a clairement signifié, avant-hier à Alger, que «ces personnes-là (les participants à ces manifestations pro-élections, ndlr) étaient envoyées par le pouvoir pour semer la division entre citoyens» et «faire croire que les manifestants du hirak ne sont pas majoritaires».

«En concertation avec l’administration et les services de sécurité…»

Qualifiant ces actions de «puériles», il a dit «ne pas être étonné par cette manœuvre bien propre au pouvoir algérien». En d’autres termes, ces marches sont censées accréditer la thèse, chère aux tenants de la présidentielle du 12 décembre, selon laquelle la «majorité silencieuse» qui, d’après eux, ne s’est pas encore prononcée, soutient l’élection, même si, finalement, le fait qu’il y ait, à chaque fois, une faible participation plaide pour le contraire.

Sur les réseaux sociaux, des internautes ne cessent de partager les vidéos de ces marches, les tournant en dérision, notamment par rapport au nombre réduit de manifestants, les qualifiant par ironie de «Massirat milliounia» (des marches millionièmes, ndlr).

D’autres s’emploient à repérer les participants à ces marches qui étaient d’anciens soutiens de Abdelaziz Bouteflika, en faisant une composition entre leurs actuelles déclarations et celles où ils s’évertuaient à chanter les vertus du Président déchu.

Ainsi, plusieurs manifestations de ce genre ont eu lieu ces cinq derniers jours, au niveau de quelques wilayas, notamment Sétif, Tlemcen, Ouargla et Touggourt. Et à chaque fois, elles ne réunissent pas plus de quelques dizaines de personnes. Avant-hier, c’était le cas à Touggourt où quelques jeunes ont brandis des banderoles pro-élection. «La ville de Touggourt soutient les décisions de l’ANP», lit-on sur l’une d’elles. D’autres jeunes, ceux qui s’opposent à ce rendez-vous électoral, se sont déplacés sur les lieux pour scander, face à eux, leurs slogans habituels.

Ces marches «spontanées», qui rappellent bien, sur le plan du procédé, celles ayant prévalu en 1995, ne risquent-elles pas de créer des tensions dans les jours à venir, notamment avec l’entame de la campagne électorale, dont la tenue des meetings est déjà un enjeu pour les uns et les autres ? Si aujourd’hui les deux camps s’adonnent beaucoup plus à des échanges d’amabilités, demain il se pourrait que les choses s’enveniment.

De plus, dans beaucoup de cas, les «pro-hirak» reprochent aux manifestants qui soutiennent l’élection leur tendance à vouloir organiser leurs marches pour exprimer leur soutien à l’institution militaire. «L’armée n’a besoin du soutien de personne. On soutient tous l’institution militaire», lançait une dame face aux citoyens qui ont tenté d’organiser le rassemblement «pro-élection» de Touggourt. Une dualité, pour ou contre l’armée, qui risque aussi d’exacerber ces tensions.

Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que jusque-là, ces manifestations «pro-élection» n’arrivent pas à drainer beaucoup de monde. Si elles sont impulsées par de quelconques cercles, leurs initiateurs semblent avoir trouvé des difficultés à faire bouger même les relais et clientèles habituels du pouvoir. A côté de cela, les manifestations du vendredi continuent à mobiliser des foules nombreuses atteignant même des pics records, comme se fut le cas lors du 37e vendredi coïncidant avec la date du 1er Novembre.


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