Face aux pressions et aux contraintes, le groupe veut fédérer les journalistes pour défendre la profession

«Riposte presse», le cri d’alarme des journalistes



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Les professionnels des médias poursuivent leurs concertations dans une initiative appelée «Riposte presse» et destinée à faire parvenir un cri d’alarme à l’opinion publique.

L’initiative regroupe des journalistes des médias publics et privés, arabophones et francophones, de l’audiovisuel et de la presse électronique, se voulant un espace de réflexion et de concertation sur la situation de la presse dans le pays.

Le groupe espère fédérer les journalistes autour de «démarches collectives» dans le but de «défendre la profession contre les pressions exercées contre les journalistes». Le fait est que les journalistes des médias publics sont tout bonnement interdits de couvrir l’actualité politique de leur pays sous peine de voir leurs émissions censurées. Les sites électroniques subissent des blocages et la presse privée, qui tient à son indépendance, est éprouvée par un chantage à la publicité. Aussi est-il urgent de faire front commun contre les difficultés qui s’amoncellent sur la profession.

«Nous exprimons notre grande inquiétude et condamnons avec vigueur l’escalade des atteintes graves aux femmes et aux hommes de la profession et du harcèlement systématique des médias dans les secteurs public et privé et contre la presse électronique», écrivent-ils dans une déclaration dénonçant les pressions imposées aux institutions publiques empêchant d’assurer le service public conformément aux usages et aux critères professionnels consacrés par la déontologie de la presse.

Le groupe considère également que l’arrestation de certains journalistes, leur emprisonnement, les placements sous contrôle judiciaire et les interdictions de sortie du territoire national imposés à d’autres sont liés à leur engagement professionnel en relation avec la chose publique et que cela constitue une forme d’assujettissement et d’intimidation. Les journalistes affiliés à Riposte presse prennent à témoin l’opinion publique de leur engagement à accomplir leur mission de «manière professionnelle et équilibrée» et qu’ils ont été «empêchés», dans divers médias, de faire leur travail dans le respect des exigences de la déontologie de la profession.

Ils appellent les professionnels des secteurs public et privé à être solidaires pour défendre leur liberté et leur noble profession, objet, une fois de plus, de violations flagrantes. «La pratique du journalisme dans la liberté et l’objectivité, écrivent-ils, est l’un des fondements des sociétés modernes équilibrées, elle est une impérieuse nécessité pour le pays et pour les citoyens.»

Et de souligner : «L’Algérie traverse une séquence historique que les médias et les journalistes doivent accompagner par un plus grand professionnalisme, et la liberté en est l’une des conditions fondamentales. Notre mot d’ordre a été et demeure, “Le journalisme n’est pas un crime”, mais un service national garantissant le droit du citoyen à une information objective.»

Cette initiative intervient après le lancement d’une pétition pour une presse libre, en soutien aux journalistes de la Chaîne 3 empêchés de «faire leur travail dans le respect de l’éthique et du professionnalisme». Celle-ci a déjà rassemblé plus de 350 signatures.

A. B.


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