Situation économique

Une phase d'austérité attend les Algériens



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« Les Algériens doivent se préparer à vivre une période d'austérité. Le pays est en situation de panne du fait de l'absence de réformes économiques structurelles, pourtant nécessaires, notamment depuis 2014. Et si on continue comme ça, dans dix ans, « le pays se retrouvera à genoux et très appauvri ».

Ainsi, le professeur en économie Youcef Benabdellah prévient et affirme qu'« une phase d'austérité sévère attend les Algériens dans le très moyen terme ».

S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne 3, il a indiqué que cet état de fait ne vient pas du néant, mais que c'est le résultat d'un manque de vision de la part des autorités, qui n'ont entrepris aucune réforme. La tendance était, fait-il remarquer, de tout temps, de mettre en avant les aspects financiers, mais sans les relier aux mécanismes qui les génèrent. « Les aspects financiers ne correspondent pas aux flux réels de l'économie réelle », a-t-il précisé. Selon lui, si on veut réformer l'économie, il faut aller d'abord dans la réalité de cette économie et non pas dans les seuls aspects financiers qui ont, dit-il, masqué la réalité. C'est donc « la magie de la rente pétrolière » qui a masqué les caractéristiques réelles de l'économie. « On attend que les finances aillent mal pour finalement découvrir que l'économie va moins bien qu'on ne le croit », a-t-il souligné.

Affirmant qu'on a perdu beaucoup de temps à entreprendre des mesures, car dans l'attente et dans l'espérance de voir le prix du pétrole augmenter, l'économiste estime qu'il est urgent d'engager des réformes, sur la base d'un consensus avec l'ensemble des acteurs de la société. Tout en affirmant que le bilan est alarmant et que le pays est dans le rouge, Benabdellah est convaincu qu' « il faut produire de la richesse sans pétrole et réserves de change », car il est temps de passer « à autre chose » d'autant, explique-t-il, que le débat sur ces deux élément est un faux débat. C'est donc un chantier dur, difficile et douloureux qui attend les prochains gouvernants et le peuple algérien. Des réformes qu'on pouvait bien entreprendre il y a longtemps, du moins depuis 2014, et qui nous auraient évité de nous retrouver dans cette situation qui est juste intenable. « Il y a 4 ou 5 a ans, j'ai soutenu qu'on était encore dans le vert et qu'on pouvait entreprendre des réformes. Or, jusqu'à aujourd'hui, aucune réforme n'a été entreprise », a-t-il déploré. L'invité de la rédaction est catégorique : la raison de cette situation préoccupante n'est autre que la priorité accordée à l'exploitation des ressources pétrolières, qui a fait que le pays a complétement raté son industrialisation. Plus encore, selon lui, l'argent dont disposait la nation sous forme de réserves de change notamment, aveuglait les Algériens et les dirigeants sur l'état réel de notre économie, qui s'est, précise-t-il, « appauvrie depuis longtemps alors qu'elle manifestait des apparences de richesse ». Pour lui, il faut d'abord commencer par dire la vérité, et rétablir les équilibres financiers à partir de cette vérité.

Par ailleurs, interrogé sur la mesure prévue par le PLF 2020 qui prévoit la levée de la règle 51/49 sur les secteurs jugés non stratégiques dans le but d'attirer les investissements directs étrangers (IDE), le professeur en économie estime qu'il est nécessaire de les encadrer par des politiques nationales, citant plusieurs pays qui ont émergé, à l'instar de la Chine, qui a encadré les IDE. Car, dit-il, « les investisseurs ne viennent pas pour faire plaisir mais pour faire du business. Ce qui est normal ». C'est donc au pays qui les accueille d'établir une stratégie gagnant-gagnant.


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