Bou Ismaïl  (Tipasa)

Des chercheurs leurrés par les promesses



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La localité côtière de Bou Ismaïl (Tipasa) est pourvue d’un nombre considérable de centres de recherches. Il s’agit des «ruches» de recherches occupées par les universitaires en quête d’autres horizons.

Nous citerons à titre d’exemple certains, comme l’UDES (Unité de développement des équipements solaires), le CRAPC (Centre de recherches scientifiques et techniques en analyses physico-chimique), le CRTI (Centre de recherches en technologies industrielles), le CNRDPA (Centre national de recherches en pêche et aquaculture), le CISTMP (Centre international des sciences et techniques maritimes et portuaires), la plate-forme technologique, le centre d’excellence dans TIC et les métiers de la téléphonie et un centre de fabrication des médicaments.

Les hautes autorités nationales ne cessent de «débiter» les discours mielleux à l’égard des chercheurs algériens qui sont installés à l’étranger. Elles leur promettent monts et merveilles et s’engagent à leur offrir des conditions décentes dans le cas où ils décident de revenir au pays. Séductions mensongères. Combien sont-ils les chercheurs algériens déçus qui sont partis sous d’autres cieux pour continuer leurs recherches et travailler ? Malheureusement, la réalité sur le terrain dans notre pays est tout autre. Il suffit de la vérifier dans la wilaya de Tipasa.

Les walis de Tipasa, qui se relaient à la tête de ce territoire trop convoité, font la sourde oreille aux sollicitations des chercheurs nationaux qui continuent à exercer dans ces centres de recherches. L’UDES est un exemple. Les commis de l’Etat locaux n’offrent même pas le «smic» des conditions de vie aux chercheurs algériens qui exercent à Bou Ismaïl.

Pourtant, ces derniers se sont illustrés en décrochant des prix internationaux dans des pays étrangers. Les représentants de l’Etat ne se soucient même pas à créer à Bou Ismaïl un univers environnemental, culturel, social et économique afin de faire naître un climat adapté à l’épanouissement du chercheur.

Ils sont ignorés par les chefs de l’exécutif locaux obstinés dans «le maquillage» de leur image, en exploitant leurs canaux de propagande, pour continuer à occuper leurs postes et bénéficier des privilèges. Les mensonges à Tipasa n’en finissent pas. Les exemples ne manquent pas. Bénéficiant de l’impunité, ces responsables parrainés «par en haut», qui excellent à ce jour dans la dilapidation du foncier, des biens publics et dans la gestion opaque des affaires publiques locales ne se soucient guère de la situation sociale et professionnelle des chercheurs algériens.

Les ministères concernés se rejettent la balle, pour fuir leur responsabilité. Un cadre supérieur à Bou Ismaïl nous fait part de ces centaines de logements achevés à Hadjout mais qui ne sont pas encore livrés aux citoyens. «Les logements sont terminés depuis très longtemps, mais le wali Bouchema Mohamed veut protéger la chef de daïra de Hadjout de la réaction des familles», nous explique notre interlocuteur.

Des chercheurs de l’UDES ont saisi l’occasion de notre présence à Bou Ismail pour dénoncer le mépris à leur égard. «Certes, nous sommes en quête de logement, mais nous demandons en priorité la création d’un laboratoire entièrement équipé pour continuer nos recherches», nous disent-ils.

Et d’ajouter : «Le premier prix international que nous venons d’obtenir en Autriche n’est qu’un prélude à nos prochaines conquêtes en recherches scientifiques dans l’intérêt de l’économie de notre pays, notamment dans le domaine de l’exploitation de l’énergie renouvelable.» En dépit d’une situation qui laisse à désirer, les scientifiques tenaces continuent à travailler dans leurs laboratoires à Bou Ismaïl (ex-Castiglione), une ancienne perle du littoral algérien noyée aujourd’hui dans la pollution et persécutée de surcroît par la violence et la déliquescence au pluriel.

L’appel désespéré de nos chercheurs installés pour le moment dans cette localité côtière sera-t-il enfin entendu par les décideurs ?


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