École de journalisme d’Alger

Quelle place pour la production amazighe dans les médias ?



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Des chercheurs se sont attelés à débattre, la semaine dernière, de la place qu’occupe la production amazighe dans les médias (l’entreprise, professionnels, circuits de distribution et réception), à l’occasion d’un colloque national organisé à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information d’Alger (ENSJSI).

Ainsi, le  Dr Latifa Lafer, enseignante à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, s’est interrogée, entre autres, sur l’existence d’un genre cinématographique amazigh. «La prise en charge du cinéma amazigh par le domaine de la recherche permet de déterminer les critères qui le caractérisent et de répondre à une somme de questions encore posées vingt ans après la sortie des films.

Peut-on aborder ce cinéma par le nombre de films réalisés ? Par la production et le taux de fréquentation ? Par l’utilisation de la langue amazighe ? Par des thèmes et une esthétique particuliers ?», a-t-elle interrogé.

La même universitaire a précisé aussi que le cinéma professionnel reste faible dans les régions amazighes qui souffrent, a-t-elle fait remarquer, d’isolement et d’absence de formation au cinéma. «On ne peut quantifier la production de films et dire qu’il existe des films amazighs sans tomber dans le travers qui a de tout temps biaisé la réflexion sur le cinéma algérien», a-t-elle ajouté. Yasmina Si Ziani, doctorante à l’ENSJSI d’Alger, a abordé la valorisation de l’identité linguistique et culturelle amazighe à travers la presse écrite tout en mettant l’accent sur le cas de la Dépêche de Kabylie.

L’intervenant s’est appuyé sur l’analyse du discours linguistique des articles de presse, rédigés en tamazight, dans le quotidien La Dépêche de Kabylie, parus durant les mois de janvier et février 2018. Ainsi, elle a expliqué que les résultats de son analyse quantitative des 100 articles du corpus préliminaire font état de 59% de sujet ayant trait à la culture, dont 40%. «Parmi ceux-là, le patrimoine avec un pourcentage de plus de 40%, la littérature à 32%, la musique à 15% et la gastronomie à près de 12%», a-t-elle relevé.

Plusieurs thèmes importants ont été également abordés durant ce colloque, à l’image de celui lié à la production féminine dans le cinéma amazigh, traité par Dr Nedjma Zirari, enseignante à l’ENSJSI d’Alger, qui a mis en relief l’image de la femme dans les films amazighs et le rôle de la gent féminine dans la préservation du patrimoine.

Professeur Hassina Kherdouci du département de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou a, pour sa part, évoqué le rapport de la société à l’égard de la femme chanteuse kabyle. «Evoquer la chanteuse kabyle et sa relation avec la société nous amènera à savoir s’il y a acte de reconnaissance, donc un regard positif ou négatif et quels sont les éléments déterminants de ce regard», a-t-elle estimé.

Amar Laoufi, enseignant-chercheur à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, s’est intéressé au théâtre kabyle tout en mettant en exergue ses contraintes dans la production, circuits de la réception et de la diffusion. «Nous estimons qu’il y a un lien directe entre les conditions de production des œuvres théâtrales et leur récepteurs respectifs», a-t-il souligné.

Notons aussi que Dr Nacer Aoudia, maître de conférences à l’université Abderahmane Mira de Béjaïa, a présenté une communication intitulée «La composante amazighe dans les médias communautaires publics en Algérie. La minorisation par la normalisation et la folklorisation».

Par ailleurs, Hakim Hamzazoui, coordinateur scientifique de ce colloque, a indiqué que les travaux de cette rencontre seront publiés dans un ouvrage collectif.

Par ailleurs, le directeur de l’ENSJSI, Abdeslam Benzaoui, a déclaré, lors de son allocution d’ouverture de cette manifestation scientifique, que le thème du colloque est «un sujet intéressant surtout, a-t-il insisté, qu’il traite de tamazight qui fait partie de notre culture».

Belkacem Mostefaoui, directeur du laboratoire MUSC, a exhorté les enseignants-chercheurs à proposer des concepts de colloques à organiser dans le cadre des travaux de son laboratoire. «Les perspectives de notre laboratoire visent à encourager tous les enseignants de l’école qui veulent proposer des thèmes de colloques», a-t-il déclaré.


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