Des dizaines de milliers de manifestants dans la rue à Tizi Ouzou

Ils étaient, ce vendredi, des milliers de manifestants dans la rue à Tizi-Ouzou pour exiger, encore une fois, l'instauration d'une deuxième République et le départ inconditionnel de toutes les personnalités symbolisant le système de gouvernance mis en place depuis l'indépendance à ce jour.

A l'issue de cette grande marche du vendredi, dans son acte 39, les femmes et les hommes de la wilaya de Tizi-Ouzou ont surtout manifesté leur opposition à la tenue de l'élection présidentielle programmée par le gouvernement pour 12 décembre prochain. Sur les centaines de pancartes exhibées, on pouvait lire ce slogan dans les trois langues : « Non aux élections de la honte ! », « Ulac l'vote ulac ! » et « La lilintikhabat maâ El Issaba ! ». Pour les slogans scandés par la foule, en voici les deux principaux : « Mazalagh dhimazighen ! (Nous demeurons des Amazighs) » et « Ulac smah ulac ! (pas de pardon) ». Sur certaines banderoles, on pouvait lire aussi « Libérez les détenus ! », Libérez Karim Tabbou ! » et « Oui pour une transition démocratique ! ». Il est à relever que, comme les marches précédentes, celle marche d'hier a été rehaussée par des youyous poussés par les femmes, des chants patriotiques et le son des tambours accompagnant les cris et sifflements exécutés par de jeunes gens.

A certains moments, les cris sont transformés en clameurs. Toujours est-il cependant que pas une seule fois les marcheurs ne se sont démarqués de leur pacifisme habituel. En effet, du point du départ de la marche, à savoir le portail du campus universitaire Hasnaoua, jusqu'à la place de l'Olivier en passant par la rue Ahmed-Lamali, l'avenue Abane-Ramdane et le boulevard Larbi-Ben-M'hidi, pas le moindre incident n'a émaillé la marche, et ce, malgré l'absence de tout agent de police en uniforme. En définitive, la grande mobilisation citoyenne reste intacte au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Même en cette période de cueillette des olives, la primauté revient toujours à la marche du vendredi en Kabylie.