Premier jour de campagne électorale

 Un rude exercice pour les candidats à un scrutin à risque



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Le lancement de la campagne électorale a été un dur exercice pour les candidats au scrutin présidentiel du 12 décembre prochain. Les images d’Ali Benflis hué à Tlemcen, de Abdelkader Bengrina évacué de la Grande-Poste à Alger, de Abdelmadjid Tebboune annonçant par la voix d’un de ses proches l’annulation de son meeting prévu à Sidi Fredj, et d’un dispositif sécuritaire imposant à Adrar pour l’accueil de Abdelaziz Belaïd et Azzedine Mihoubi lèvent le voile sur les difficultés auxquelles seront confrontés les candidats durant cette campagne de tous les risques.

Hier, en allant à la Grande-Poste, symbole du hirak, Abdelkader Bengrina ne se doutait certainement pas d’une possible affluence des citoyens de la capitale vers cet endroit. Pourtant, dès son arrivée, il s’est heurté à des groupes de manifestants qui grossissaient jusqu’à constituer une masse compacte de quelques centaines de personnes scandant des slogans hostiles aux élections et au pouvoir. Aussi bien les nombreux policiers que les militants du parti Adala que dirige Bengrina ont été pris de court, obligeant le candidat à prononcer un court discours, bien entouré par des gardes.

Quelques minutes après, il était évacué vers son nouveau siège de sa campagne électorale, situé quelques dizaines de mètres plus loin. Là aussi, de nombreuses personnes l’attendaient avec des slogans hostiles, au point de susciter l’intervention des policiers. La première sortie de «proximité» de Bengrina s’est avérée très pénible, au point qu’il a dû annuler sa rencontrer des journalistes prévue à la maison de la presse Tahar Djaout.

A Tlemcen, c’est le candidat du parti Talaie El Houriyet, Ali Benflis, qui a eu des sueurs froides hier, lors de sa première sortie à Tlemcen. Alors qu’il voulait aller vers les citoyens, ce sont ces derniers, par dizaines, qui sont venus à sa rencontre pour le huer et lui  exprimer leur mécontentement et leur opposition au scrutin.

Abdelmadjid Tebboune, contre toute attente a annulé son meeting prévue à Sidi Fredj, pour des raisons de «rendez-vous imprévus», comme l’a signalé son porte-parole. Sur place, d’autres raisons étaient invoquées : «Les bus qui devaient ramener les militants ne sont pas arrivés. D’où l’annulation du meeting !»

Adrar – la ville choisie par Azzedine Mihoubi et Abdelaziz Belaïd pour entamer leur campagne électorale – a été assiégée par un important dispositif policier qui n’a toutefois pas empêché quelques dizaines de citoyens de sortir dans la rue pour exprimer leur refus des élections.

L’ambiance dans laquelle s’est déroulée cette première journée de la campagne électorale démontre avec force le rude exercice auquel seront soumis les candidats à ce scrutin à risque.


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