À l'épreuve du terrain



...

Premier jour de campagne électorale. Les candidats à l’élection présidentielle sont partis à l’assaut des électeurs en ciblant essentiellement les villes du Sud. Seul Bengrina a décidé de prendre le pouls de la capitale. Il a pu constater le peu d’engouement des Algérois pour le scrutin puisqu’il a été hué. Ali Benflis, qui était à Tlemcen, a été chahuté par des étudiants qui ont scandé des slogans hostiles à la tenue des élections. Le directeur de campagne de Tebboune a, quant à lui, démissionné. 
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C’est dans cette atmosphère que les candidats ont eu à affronter leur premier jour de campagne. Si depuis le lancement du processus électoral, les cinq postulants ont savamment évité tout contact avec la population, le lancement de la campagne électorale les oblige à s’en rapprocher. Dans un contexte tendu, l’exercice risque d’être périlleux pour beaucoup d’entre eux. 
Ce premier jour aura été particulièrement compliqué pour le candidat Bengrina, pour qui la virée algéroise  ne s’est pas passée dans les meilleures conditions. Idem pour Ali Benflis. Des scènes qui risquent de se répéter durant les trois semaines que durera la campagne électorale. 
Autre signe d’une campagne qui démarre difficilement, les panneaux d’affichage sont restés quasiment vides hier dimanche. Aucun des candidats n’a pris l’initiative d’y coller des affiches, à l’exception de Bengrina, notamment à Alger. 
Une capitale qui aura été hier le théâtre d’un déploiement inhabituel des forces de l’ordre. Le décor est visiblement planté pour une campagne électorale qui s’annonce inédite de par le contexte dans lequel elle intervient. C’est bien la première fois dans l’histoire du pays qu’un processus électoral est officiellement confié à une autorité dite indépendante et non pas au ministère de l’Intérieur.
 De bout en bout, l’instance, présidée par un ancien ministre de la Justice, aura été chargée de préparer le rendez-vous électoral. C’est à elle qu’a été dévolue la mission d’étudier les dossiers de candidature, puis de faire l’annonce des cinq noms retenus pour la course. Elle doit maintenant veiller à ce que la campagne électorale se déroule dans les meilleures conditions. 
L’instance a bien fait signer une charte aux candidats et aux représentants des médias, mais n’a certainement aucune emprise sur la rue. Si les candidats se sont engagés à respecter une certaine éthique, les opposants à la tenue des élections n’ont pris qu’un seul et unique engagement, celui de continuer à s’y opposer. Une situation qui place les candidats face à un double défi. Si celui de la participation a toujours constitué un enjeu de taille, il le sera davantage pour ce rendez-vous électoral et pour cause, les candidats qui ont accepté de se présenter dans ce contexte vont devoir, non seulement convaincre les plus réticents à aller voter mais également  convaincre ceux désireux de le faire de glisser le bon bulletin le jour J. Tout un   programme!
N. I.

 


Lire la suite sur Le Soir d'Algérie.