Poursuivis par le tribunal militaire pour «enrichissement illicite»

Saïd Bey et Abderrazak Cherif condamnés à 15 années de réclusion criminelle



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Visiblement, la lutte contre la corruption ne semble pas viser uniquement les responsables politiques, mais aussi de hauts cadres de l’institution militaire. Si A Alger, les magistrats du tribunal de Sidi M’hamed et de la Cour suprême se retrouvent submergés par les dossiers d’hommes d’affaires, de ministres et de cadres dirigeants d’organismes publics ainsi que de responsables de l’Exécutif, à Blida, le rôle du tribunal militaire ne désemplit pas.

Après la condamnation, le 30 octobre dernier, des deux généraux-majors – Menad Nouba, ancien patron de la Gendarmerie nationale et Boudjemaâ Boudouaouar, ancien directeur des finances au ministère de la Défense nationale – à une peine de 15 ans de prison (le parquet avait requis 20 ans) outre «la confiscation» de leurs biens «mal acquis» pour entre autres, «trafic d’influence, abus de fonction et enrichissement illicite», c’était au tour de deux autres généraux-majors à la retraite – Saïd Bey, ancien chef de la 2e Région militaire et Abderrazak Cherif, ancien chef de la 4e RM – d’être déférés, la semaine dernière, devant la même juridiction.

Saïd Bey a comparu lundi dernier devant les juges pour «dissipation et recel d’armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir», «enrichissement illicite» et «infraction aux consignes de l’armée». Si l’on se réfère à l’enquête préliminaire, l’ancien chef de la 2e RM est poursuivi pour avoir «donné des armes de guerre et des munitions» à Ali Haddad, patron du groupe ETRHB (en détention), mais aussi pour avoir «érigé de manière illicite une fortune colossale». Des faits pour lesquels le procureur a requis 20 ans de réclusion criminelle, avant que le tribunal ne le condamne à une peine de 15 ans, assortie de la «confiscation» de ses biens, y compris ceux des membres de sa famille, «à l’exception de la demeure familiale».

Mercredi dernier, c’était au tour du général-major Cherif Abderrazak, ancien chef de la 4e RM, de passer devant le même tribunal militaire pour les griefs d’«enrichissement illicite», «trafic d’influence» et «infraction aux consignes de l’armée». Après des heures de débats, le parquet a requis 20 ans de prison, mais le tribunal a statué le lendemain, après les plaidoiries de la défense, en infligeant une peine de 15 ans de réclusion criminelle assortie de la «confiscation» de ses biens (et de ceux des membres de sa famille) considérés par les magistrats comme étant «mal acquis». Seule la maison familiale a échappé à cette mesure.

Il est important de rappeler qu’en octobre 2018, cinq généraux-majors – Habib Chentouf (ancien chef de la 1re RM), Cherif Abderrazak (ancien chef de la 4e RM), Saïd Bey (ancien chef de la 2e RM), Boudjemaa Boudouaouar (directeur central des finances) et Menad Nouba, patron de la Gendarmerie nationale – avaient été placés sous mandat de dépôt par le tribunal militaire de Blida pour des faits de «corruption» et d’«enrichissement illicite» puis relâchés et placés sous contrôle judiciaire, deux semaines, sur «ordre» de la Présidence. En avril 2019, leurs affaires ont resurgit. Saïd Bey et Chentouf sont convoqués, mais seul ce dernier s’est présenté. Après son audition, il a été maintenu en détention provisoire, alors qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre l’ancien chef de la 1re RM pour «violation des obligations du contrôle judiciaire auxquelles il était soumis», au moment où des informations faisaient état de sa présence à l’étranger. Et à ce jour, il n’est pas rentré.

Six mois plus tard, les enquêtes aboutissent à de nouvelles révélations sur les «fortunes» et les «connexions» présumées des trois autres mis en cause laissés en liberté. Leurs affaires ont été renvoyées devant le tribunal et le premier procès, qui a eu lieu le 30 octobre dernier, a concerné Boudjemaâ Boudouaouar, ancien homme fort du ministère de la Défense, et l’ex-patron de la Gendarmerie nationale, Menad Nouba. Le patrimoine financier, foncier et immobilier de ces deux officiers supérieurs et de leurs enfants laisse perplexe. Boudjemaa Boudouaouar, le premier à être jugé, a été condamné à 15 années de réclusion criminelle (le parquet avait requis 20 ans) avec confiscation de tous ses biens, à l’exception de la maison familiale. Il a été suivi de Menad Nouba, ramené sur une chaise roulante, auquel la même peine a été infligée. Le tribunal a également décidé de priver de tous les biens jugés «mal acquis» l’ex-patron de la Gendarmerie nationale.

Il faut dire que c’est la première fois dans l’histoire de l’Algérie que de officiers supérieurs, ayant occupé de hautes fonctions, sont poursuivis pour des faits d’«enrichissement illicite».


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