Ils y accrochent des photos de détenus, de héros de la révolution ou des sacs poubelle

Les panneaux d’affichage détournés par les citoyens contestataires



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La photo a fait le tour des réseaux sociaux : elle montre des sacs poubelle accrochés sur les panneaux d’affichage mis en place pour la campagne de l’élection présidentielle du 12 décembre.

Le décor est ainsi planté, montrant le dédain qu’éprouve l’opinion publique pour cette élection, perçue comme l’ultime moyen de sauvegarder un régime honni par la population. Très vite, par le truchement des réseaux sociaux, le phénomène fait boule de neige et des sacs poubelles ornent les panneaux d’affichage dans plusieurs régions du pays.

Avec l’extraordinaire créativité dont ils font preuve depuis le 22 février, les Algériens expriment leur refus des élections de différentes manières. Sur les panneaux d’affichage censés arborer les affiches des candidats, il y a plusieurs variantes.

Bien sûr, il y a la version classique : le tag «Non aux élections» est inscrit sur les panneaux, mais il les citoyens-contestataires font, là aussi, montre d’originalité. Ainsi, les plus téméraires vont jusqu’à accrocher les photos des détenus en lieu et place de celles des candidats.

Cela a été perçu dans différentes régions du pays, à Ouargla comme à Meftah. Certains y ajoutent l’inscription : «Comment voter alors que les hommes libres sont en prison ?».

Et puis, il y a ceux qui, dans leur ardeur patriotique et révolutionnaire, collent les photos des martyrs de la guerre d’indépendance sur ces panneaux. Une manière d’affirmer que le pays mérite des dirigeants à la hauteur des héros qui ont libéré le pays. Les plus radicaux se contentent de saccager les panneaux en question.

Inutile de souligner que, dans ces conditions, les candidats n’ont, pour l’heure, pas encore procédé à une campagne d’affichage. Les panneaux restent vierges, permettant ainsi aux à la rue de laisser libre cours à son imagination pour afficher le rejet de l’élection.

Il est à rappeler, à ce propos, que la campagne électorale s’est ouverte, officiellement, dimanche 17 novembre, dans un climat des plus tendus. Alors que les Algériens qui battent le pavé chaque vendredi en criant «Pas d’élections avec les îssabate !», les cinq candidats tentent, tant bien que mal, de convaincre les électeurs de se rendre aux urnes. La mission est d’autant plus difficile que les Algériens contestataires dénoncent un simulacre d’élection présidentielle organisé par le régime pour se régénérer.

Pour les cinq candidats en lice, la campagne électorale s’annonce très difficile.

Il est à souligner, par ailleurs, qu’avant même le hirak, en l’absence de communication entre le peuple et ses gouvernants, les murs ont porté, des années durant, les doléances, les espoirs et les émotions des tagueurs.

L’on se rappelle notamment d’une inscription, près d’El Hamiz (dans la banlieue d’Alger), où un tagueur disait son envie de dire ouvertement ce qu’il pensait : «S’il y avait une liberté d’expression en Algérie, nous n’écririons pas sur les murs.».

Neuf mois après le début d’une contestation pacifique inédite dans le pays, nous en sommes toujours au même point.


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