Les candidats peinent à se faire entendre



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Les Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd, Azzedine Mihoubi et Abdelkader Bengrina sont contraints de se rendre en catimini aux salles réservées aux meetings, en dépit de la présence policière renforcée pour assurer le bon déroulement de la campagne.

Les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain continuent de ramer péniblement dans le marécage de la campagne électorale. Ils peinent à se faire entendre. Trois jours après le lancement officiel de la campagne, les prétendants à la présidence de la République avancent sur un terrain hostile. Ils le vérifient à chacune de leurs sorties.

Ils sont systématiquement accueillis par des manifestants opposés à la tenue des élections qui, comme on le voit sur de nombreuses vidéos postées sur les réseaux sociaux, leur rappellent que ce scrutin «se tient contre la volonté populaire». En effet, les Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd, Azzedine Mihoubi et Abdelkader Bengrina sont contraints de se rendre en catimini aux salles réservées aux meetings, en dépit de la présence policière renforcée pour assurer le bon déroulement de la campagne.

Pour ce faire, les policiers multiplient les arrestations des manifestants, dont certains, comme c’est le cas à Tlemcen, sont présentés devant la justice qui les condamne à de lourdes peines d’emprisonnement. Outre ce fait, les candidats évoluent aussi dans des salles à moitié vides, faute d’auditoire. Ce qui devrait leur donner une idée sur la prétendue adhésion populaire à la démarche du pouvoir de tenir ce scrutin dans les conditions actuelles.

Des promesses et des menaces

Mais cette opposition aux élections n’est visiblement pas comprise par les candidats. Pourtant, ils prétendent être à l’écoute du hirak en s’engageant, tous, à concrétiser ses revendications, une fois élus. Peinant à étaler leurs programmes électoraux, ils se contentent de faire dans les promesses, tout en invoquant «la menace d’un lendemain sans les élections».

C’est le cas de l’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. En déplacement hier à Béchar, avant de se rendre à Naâma, le candidat affirme vouloir procéder, après son investiture à la magistrature suprême, à la révision de l’actuelle Constitution et de la loi électorale, en vue de «codifier les revendications du hirak populaire et outrepasser l’économie basée sur l’exclusion».

«Si je suis élu président de la République, je procéderai à la révision de la Constitution pour codifier les revendications du hirak populaire, éviter l’autocratie et outrepasser l’économie basée sur l’exclusion d’une partie au détriment d’une autre», explique-t-il, selon le compte rendu de l’APS. Des promesses similaires sont faites aussi par Azzedine Mihoubi à partir de Médéa. Le candidat du RND promet de mettre fin «aux pratiques bureaucratiques», tout en s’engageant à «entreprendre des réformes économiques dont la base sera l’agriculture».

Abdelaziz Belaïd lui emboîte le pas. A partir de Relizane, le président du Front El Moustakbal se dit également déterminé à «combattre la bureaucratie». Il s’engage, dans la foulée, «à réaliser une zone industrielle dans chaque commune, dont la gestion reviendra à l’APC». Le même thème est aussi évoqué par Abdelkader Bengrina qui s’est rendu dans la wilaya de Boumerdès.

Benflis promet les libertés

Pour sa part, l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, affirme avoir un programme global. Il s’engage ainsi, selon ses interventions à El Oued et à Blida, «à enclencher de vastes chantiers de réformes et surtout à garantir le respect des libertés». Il promet aussi des réformes des médias publics et privés «pour les libérer de toutes les contraintes».

Comme ce fut le cas durant les deux premières journées de la campagne, hier encore, les forces de sécurité ont interpellé plusieurs personnes qui ont chahuté le passage des candidats, notamment à El Oued, Blida et même à Bordj Bou Arréridj où des citoyens ont tenu un rassemblement devant le siège de la daïra de Djaafra. 


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