Amnesty International, maladresses et incohérences



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Amnesty international est parfaitement dans son rôle quand elle réagit soudainement à certains événements qui viennent de marquer l'actualité électorale et politique algérienne. Dans un communiqué diffusé ce jeudi, son bureau d'Alger se dit
« profondément préoccupée par ce climat de répression et de restrictions aux libertés d'expression qui marque ce début de campagne électorale » pour l'élection présidentielle du 12 décembre prochain.
L'ONG relève que « plusieurs personnes ont été arbitrairement arrêtées, ces derniers jours, au cours de manifestations pacifiques contre la tenue de l'élection présidentielle ».
Amnesty International estime que « ces arrestations arbitraires limitent fortement les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion, garantis par la Constitution ».
« Le respect de ces droits est une condition essentielle dans tout processus électoral ; les opposants aux élections ou aux politiques menées par le gouvernement doivent avoir la possibilité d'exprimer leurs opinions sans crainte de représailles ou de répression », écrit l'ONG dans son communiqué.
Cependant, les observateurs relèvent que cette ONG, par omission délibérée ou par parti-pris, fait la sourde oreille à certaines pratiques antidémocratiques émanant par certains opposants à ces élections. Car, les médias du monde entier ont rapporté ces derniers jours certains dépassements et des actes violents contre des partisans de candidats en pleine campagne. Des meetings ont été chahutés, des agressions physiques et verbales sont constatées. Certains représentants politiques des candidats dans des wilayas du Nord évoquent des pressions énormes et dénoncent un climat de tension, voire une atmosphère de peur panique. D'autres ont carrément démissionné et ont préféré jeter l'éponge. Ces faits n'ont jamais été mentionnés dans le communiqué d'Amnesty, alors qu'elle est censée être dans l'équité absolue. La vie démocratique, les débats électoraux et l'animation électorale exigent surtout un profond et strict respect de tous les acteurs. Dans tous les pays du monde, à un certain moment de leur vie politique, leur électorat est divisé entre les pro-élection et les anti-élection. Une ONG comme Amnesty International ne l'ignore pas, mais son communiqué de jeudi pèche par maladresse et incohérence.
Cette ONG souligne que « les autorités algériennes doivent assurer la protection des manifestants de manière impartiale et instaurer un climat favorable et apaisé durant toute cette campagne électorale », souligne l'ONG. Dans ce contexte, il faut relever que l'ANP n'a de cesse d'annoncer qu'elle garantira le bon déroulement de cette campagne électorale. Et surtout qu'elle protège ce processus jusqu'au bout, en maintenant la sérénité exigée en pareille circonstance.
Pourtant, cette ONG mentionne bien, dans son communiqué, que « le respect des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunions est une condition essentielle dans tout processus électoral ». Et lorsque l'ONG évoque la nécessaire protection des manifestants, elle occulte le fait que l'armée a depuis le début du hirak le 22 février dernier veillé à protéger les marches tout comme elle a assuré d'assurer le bon déroulement de la campagne électorale et du scrutin du 12 décembre.
Slimane Ould Brahim


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