Biskra

« Libérez les opposants aux élections »

A Biskra, le 40e vendredi de mobilisation populaire contre le régime politique et pour l’instauration d’un État de droit a été dédié aux hirakistes interpellés la veille par la police avant et pendant le meeting électoral de Benflis et à tous les détenus d’opinion dont les manifestants, sortis en masse pour se rassembler sur la Place de la Liberté et sillonner les grandes artères de la ville, ont réclamé la remise en liberté « immédiate et sans condition car ils n’ont fait qu’exprimer pacifiquement une opinion sur un sujet engageant l’avenir du pays. », ont-ils souligné.

« Libérez nos frères et enfants qui n’ont pas vendu de cocaïne. Nous sommes les enfants d’Amirouche et nous ne reculerons pas. Réveillez-vous, amateurs de sieste, ils ont vendu le pays. Cette année, il n’y aura pas d’élections avec les bandes. », ont scandé les protestataires de tous les âges et conditions sociales, a-t-on relevé.

A noter que des mères, des parents et des amis des activistes du hirak arrêtés à Biskra sont venus grossir les rangs des manifestants dont beaucoup ont promis de se retrouver dimanche matin devant la Cour de justice pour demander aux responsables de l’instance judiciaire de relâcher leurs proches pouvant être inculpés pour atteinte à l’ordre public ou plus grave encore pour atteinte à la sécurité de l’État ; des qualifications pénales passibles de peines de prison et de fortes amendes.

Avant de se disperser, les manifestants sont allés vers le tribunal de Haret El Oued et vers la direction de la sureté de la wilaya de Biskra pour scander des slogans favorables à la libération des opposants aux élections et activistes du hirak, lesquels seraient au nombre de 23, placés en garde à vue dans plusieurs commissariats de la ville de Biskra, « Comme par hasard, les policiers ont cueilli les leaders locaux les plus en vue du hirak. Nous sommes ici pour les soutenir.  Nous espérons que la Justice de notre pays sera clairvoyante car ces personnes n’ont rien fait de mal. Elles ont exprimé un avis partagé par la masse silencieuse.

Demandez aux candidats de descendre dans la rue et de se soumettre à un bain de foule et vous verrez ce qu’il adviendra d’eux. Ces élections sont une pantalonnade de mauvais goût infligée aux algériens aspirant à se choisir un Président de la République à la hauteur de la tâche qui lui incombera dans le cadre d’un état civil et démocratique.», a expliqué un sexagénaire « heureux de voir une jeunesse aussi dynamique que celle de Biskra faisant preuve de correction, de militantisme et d’un sens aigu de l’engagement pacifique pour un changement salvateur et radical de classe et de mœurs politiques.» ; a-t-il confié.