Mohamed Charfi, président de l’ANIE

Contre-vérité et déni de la réalité



...

Déni de la réalité, mépris du peuple et volonté de manipuler l’opinion. Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a estimé, dans un entretien à la chaîne satellitaire saoudienne Al Hadath, que les citoyens qui sont pour l’élection sont «beaucoup plus nombreux» que ceux qui sont contre.

«Il y a certes ceux qui sont contre le processus, mais on ne doit pas ignorer qu’il y a aussi des franges importantes qui soutiennent ce processus et le respect du rendez-vous du 12 décembre (…). Des jeunes dénoncent l’élection, mais la démocratie impose de ne pas regarder sous un seul angle. Nous constatons, à travers les nombreuses marches au niveau national, que les franges de population qui soutiennent l’élection sont beaucoup plus nombreuses que celles qui sont contre. Dans la démocratie, il y a les pour et les contre», soutient-il. A la question de la journaliste sur la méthode utilisée pour faire un tel constat irréaliste, Charfi répond, hésitant : «Les milliers de citoyens dans la rue sont montrés par les chaînes de télévision. Il n’y a pas qu’une ville ou deux, il y a des gens qui sortent dans plusieurs villes. Maintenant, nous n’avons pas besoin d’évaluation.» «L’important n’est pas l’évaluation des pour et des contre, l’important, c’est le jour du vote. Et l’urne qui dit où est la majorité», assène-t-il.

Le président de l’ANIE se réfère aux seules chaînes de télévision publiques et privées, dont il est aisé pour les téléspectateurs algériens incrédules d’identifier les choix, et ne voit pas les millions d’Algériens qui sortent à travers les villes du pays pour dénoncer le processus tel qu’il a été conçu par les tenants du pouvoir réel. Charfi ne dit pas autre chose que ce que dit le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, qui a exprimé, devant des gradés de la 4e Région militaire, sa «grande admiration et fierté» pour «cet élan populaire» qui «s’est propagé à travers tout le pays lorsque toutes les franges de notre peuple, toutes catégories confondues, hommes, femmes, jeunes, étudiants et vieux, sorties dans une des plus belles images de la cohésion, la solidarité et l’adhésion du peuple autour de son armée, scandant, d’une seule et même voix, des slogans patriotiques exprimant dans leur ensemble la volonté de se diriger massivement aux urnes le 12 décembre prochain afin de faire réussir la présidentielle et contribuer par conséquent à édifier un avenir prometteur».

Reconnaissant l’existence d’une expression du refus plus forte de l’élection dans une importante région du pays, la Kabylie, Charfi s’est cru obligé de dénoncer ce qu’il qualifie de «violence». A une question sur le fils du candidat Tebboune, poursuivi en justice, Charfi a utilisé l’antienne usée jusqu’à la corde : «La justice est indépendante» et «ailleurs, des candidats à l’élection étaient même en prison» (clin d’œil aux Tunisiens). Des détracteurs du processus électoral actuel ont dénoncé, sur les réseaux sociaux, les propos du président d’une «autorité anticonstitutionnelle» qui ignore la réalité d’un pays où le rejet de l’élection est très important. Les propos de Charfi préparent-ils l’opinion à des taux de participation «incroyables» au lendemain du 12/12 ? 


Lire la suite sur El Watan.

Publier des annonces gratuites

Petites annonces Babalweb Annonces

Publier une annonce gratuite

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites