Le Réseau contre la répression dénonce des procédés «dignes de la Gestapo»



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Par Houari A. – Le Réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques affirme, dans une déclaration rendue publique dimanche soir, que la «mascarade [électorale du 12 décembre], doublée d’un passage en force et triplée d’un discours des casernes, qui est passé d’un ton martial à un charabia schizophrénique, se déroule au vu et au su du monde entier en dépit de la volonté de l’écrasante majorité de notre peuple d’une rupture radicale avec ce régime». «Une volonté quasi unanime qui crève les yeux tant est profonde et non négociable cette soif d’un passage à une nouvelle Algérie républicaine, libre et démocratique, fondée sur un Etat de droit garantissant la justice sociale, l’équité et l’égalité des chances pour tous, la prospérité, enfin, de notre économie abîmée par tant de médiocrité, d’amateurisme et de délinquance institutionnelle», souligne cette organisation née de la matrice du Hirak.

«Comme la quasi-totalité de notre peuple, le Réseau rejette totalement, et sans réserve, ce simulacre de scrutin», à travers lequel «les détenteurs actuels du pouvoir, tous sans exception, issus du régime d’Abdelaziz Bouteflika, ont décidé de reconduire ce régime honni, en imposant, selon les modalités et formes qu’ils ont eux-mêmes concoctées, des élections présidentielles pour le 12 décembre prochain». «Cette farce électorale n’aura pu être finalement imposée que par des procédés répressifs violents, aussi arbitraires que haïssables, que les détenteurs du pouvoir ont osé utiliser pour étouffer la contestation populaire lors des marches massives bihebdomadaires du mardi et du vendredi et, aussi, à travers les réseaux sociaux», dénonce le Réseau de lutte contre la répression.

«Ces procédés, ajoute le Réseau de lutte contre la répression, se sont empressés de museler les médias publics et privés pour taire la voix du peuple, mais aussi une répression qui a pris des allures fascisantes avec les enlèvements de personnes par des services convertis pour la circonstance en police politique digne de la Gestapo». «Ces procédés sont allés jusqu’à l’atteinte à la dignité humaine des personnes injustement interpellées dont certaines ont subi des insultes et humiliations indignes des institutions traitantes, des atteintes à leur intégrité physique, voire des actes de torture», dénonce encore cette organisation, qui rappelle que le régime «n’[a] pas hésité à instrumentaliser une justice aux ordres et à emprisonner des centaines de jeunes et de moins jeunes innocents, femmes et hommes respectables, pour leurs opinions exprimées publiquement ou à travers les réseaux sociaux, ou pour avoir simplement porté l’emblème amazigh, une dimension indélébile de notre identité nationale».

«Pour toutes ces raisons, le Réseau n’accorde aucune once de crédit à ce que les détenteurs actuels du pouvoir peuvent entreprendre pour sortir le pays de la crise actuelle, car ils sont eux-mêmes la cause première et l’origine même de cette crise», souligne encore le Réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques, qui se dit convaincu que «cette mise en scène de scrutin présidentiel porte en elle les conditions de son propre fiasco».

H. A.

 


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