Exposition de L’artiste Zineb Sedira à Valence

Un regard sincère et intime sur l’Algérie

L’artiste franco-algérienne, Zineb Sedira, expose à l’Institut Valencia d’Art Moderne (IVAM) sa première exposition personnelle en Espagne avec un voyage qui commence dans un espace «intime et personnel» et finit par adopter une perspective «collective» et «politique» . Les 22 œuvres de Sedira resteront dans la Galerie 7 de l’IVAM jusqu’au 26 janvier prochain.

L’exposition, fruit de la collaboration entre l’IVAM, la Fondation Gulbenkian de Lisbonne et la Galerie nationale du Jeu de Paume à Paris, rassemble 22 œuvres, dont des photographies, des vidéos et des installations, avec lesquelles nous avons découvert un ensemble d’histoires «sur les migrations, la diaspora, le colonialisme et le décolonialisme, la mémoire ou le fanatisme religieux» qui nous parlent à la fois de l’existence politique et de la construction sociale de l’Algérie, et des expériences personnelles qui composent la vie des personnes directement impliquées. La créatrice reflète soigneusement sa vision politique et poétique de l’histoire récente de ses racines.

«Il s’agit de la première exposition individuelle de Zineb Sedira en Espagne qui comprend certaines des œuvres fondamentales de l’artiste qui traitent des aspects centraux de son travail tels que l’exil, la diaspora, la mémoire sociale et personnelle, la présence de la mer ou du rôle des femmes dans un pays comme l’Algérie», a expliqué aux médias José Miguel García Cortés, le directeur de l’Institut Valencia d’Art Moderne et commissaire de l’exposition.

Son regard «très politique» de l’histoire récente du l’Algérie est très présent, puisque le point d’origine est la «grande répression» qui s’est produite avec l’indépendance pour passer ensuite par la «décennie noire», avec l’introduction du terrorisme islamiste, ou le voyage des personnes qui voulaient quitter le pays, «l’immigration clandestine».

Ce dernier finit par faire partie de l’exposition sous la forme d’un «voyage plus personnel, plus intime», et en même temps «plus social».

En plus de ces «rêves tronqués», Sedira dessine également les «préoccupations politiques, sociales et personnelles», ainsi que des sentiments partagés avec les Algériens, comme «l’incapacité de sécurité» ou «la fragilité de leur vie». «La référence n’est pas anodine, car la politique, le colonialisme et les années 60’ en Algérie sont très visibles. Elle le fait avec des documents, des affiches, des films et des meubles.

Une partie de l’exposition révèle le cinéma algérien des années 60’ post-indépendance, lorsque le gouvernement algérien a produit de nombreux films de cinéma militants et anticoloniaux». «Ce mouvement militant a été un modèle pour beaucoup de gens, comme dans la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, le mouvement contre la guerre du Vietnam, Mai 68 ou même Woodstock», a expliqué l’artiste lors de l´inauguration.

Il consacre également un espace au Festival panafricain de 1969, un moment de «lutte contre le colonialisme et de recherche d’identité». Cet événement a été le point de départ des recherches sur lesquelles est basée l’exposition.

Zineb Sedira est une artiste qui vit, culturellement et socialement, entre deux mondes, représentés par le pays d’origine de ses parents, l’Algérie, et l’Occident, la France et l’Angleterre. Cela donne un aperçu profond du déracinement qui peut être ressenti par des millions de personnes qui, en raison des flux migratoires, ne se sentent pas vraiment partie d’une partie ou de l’autre.

Née dans la banlieue parisienne en 1963, de parents algériens ayant émigré en Grande-Bretagne en 1986, elle crée un ensemble d’œuvres qui renferment des références à des moments, des lieux et des expériences personnelles qui vont bien au-delà de ce qui est spécifiquement privé pour transcender certaines idées.

Espagne
De notre correspondant   Ali Aït Mouhoub