Répression policière

pourquoi Oran ? « Le pouvoir algérien veut réduire le champ du Hirak à la Kabylie »



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Les images terrifiantes de la répression policière inédite qui s’est abattue hier vendredi sur les manifestants du Hirak à Oran a suscité l’indignation générale en Algérie. Mais cette répression brutale n’est pas fortuite. Elle obéit un calcul malsain du pouvoir algérien qui imagine des subterfuges pour casser la dynamique du Hirak et diviser les Algériens. 

« Pourquoi Oran ? », a cette question, Fayçal Sahbi, sémiologue et maître de conférences à l’Université d’Oran, explique sur son mur Facebook que le pouvoir algérien prépare un projet machiavélique contre le Hirak. « Beaucoup évoquent le projet de réduire le champ du Hirak à la Kabylie ou à Alger comme explication à ce qui s’est passé aujourd’hui à Oran. […] Je ne connais pas très bien les autres villes, mais à Oran, le Hirak est plus homogène, plus compact, peut-être même plus structuré et où l’on peut dégager, plus ou moins facilement, des représentants », a indiqué ainsi cet universitaire.

Cette stratégie décrite par cet universitaire oranais correspond à une certaine réalité que le pouvoir algérien est en train de produire puisque tous les discours officiels veulent à tout prix régionaliser la contestation du Hirak et diabolisent de jour en jour la Kabylie en pointant du doigt des mouvances extrémistes comme le MAK, le mouvement qui réclame depuis un certain temps l’indépendance de la Kabylie.

En attendant de nouvelles révélations sur les dessous inavoués de cette brutale répression, la presse internationale s’est énormément intéressé aux images des manifestants violemment tabassés, roués de coups et violentés par les policiers algériens. Les témoignages publiés par de nombreux médias décrivent des  scènes de «courses-poursuites des têtes du Hirak, les plus connus des militants». «Des enfants ont été frappés. Tout ça pour casser le Hirak à Oran», accuse une témoin oculaire dans le récit recueilli par le correspondant du quotidien français Libération.

« Les policiers en tenue et en civil ont envahi le centre-ville. Beaucoup ont été piégés dans les ruelles… Les fourgons se remplissaient avec tous ceux qu’ils pouvaient attraper, sans distinctions femmes et hommes. Ceux qui portaient les drapeaux étaient embarqués les premiers. Tous ceux qui avaient un téléphone pour filmer étaient violemment embarqués et leurs portables confisqués », témoigne Samira, une manifestant brutalisée hier vendredi à Oran, dans les colonnes de Libération. Cette manifestante algérienne a affirmé enfin n’avoir jamais assisté à une telle situation dans sa ville.

 


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