Reprise sans activités des agences de voyage



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Autorisées à reprendre l'activité depuis le 7 juin, à savoir depuis l'entame de la première phase de déconfinement, les agences de voyages et de tourisme n'ont pas repris réellement.
Faute de produit à vendre, les propriétaires des agences de voyages chôment toujours et continuent à subir les conséquences du confinement dans l'attente de voir l'activité touristique reprendre, mais surtout l'ouverture des frontières.

Quinze jours après l'autorisation de reprise, les agences ont repris symboliquement, d'autant que les frontières du pays restent fermées et le tourisme local reste tributaire de l'ouverture des hôtels et plages. Ils sont nombreux les propriétaires de ces agences à exprimer leur marasme face à cette situation qui n'a que trop duré. Si certains ouvrent les locaux pour marquer la présence, d'autres ont fait les choix de garder le rideau baissé.

C'est le cas de Mohamed, propriétaire de l'agence « El Innab ». Joint par téléphone, il s'interroge sur le pourquoi de la reprise. « Je n'ai pas encore repris. Pourquoi ouvrir ? Je n'ai aucun produit à vendre », a-t-il indiqué, affirmant que tant que les aéroports et les hôtels restent fermés, il n y a aucune raison de reprendre.

Selon lui, les pertes sont colossales. « On n'a pas travaillé depuis plus de trois mois. Je n'ai réalisé aucun gain. Pire, je ne compte plus mes pertes », a-t-il précisé, citant le paiement de son loyer « pour rien » et son incapacité à verser les salaires des employés. Mohammed qui se contente d'ouvrir l'agence une fois par semaine pour uniquement entretenir le local, nous fait savoir que son argent est chez les compagnies aériennes et hôtels, chez lesquels, il a effectué des réservations, dans le cadre des voyages qu'il avait organisé avant que le COVID-19 ne surgisse. « Air Algérie nous demande d'attendre la reprise du trafic aérien pour qu'on puisse récupérer notre argent, sous forme de réservation », signale le propriétaire d'El Innab tourisme et voyage, qui dit avoir effectué des réservations dans des hôtels dans plusieurs pays, à l'instar de la Turquie et de l'Egypte.

Du côté des clients, les avis diffèrent. Si certains se sont montrés compréhensifs, d'autres demandent le remboursement immédiat, car leur voyage a été annulé.

Nos tentatives de joindre d'autres agences sont restées vaines. Cela n'est qu'une preuve de plus que les agences de voyages n'ont pas repris l'activité malgré l'autorisation des autorités.

Touchées de plein fouet par le confinement, les agences de voyage n'attendent que le soutien des pouvoirs publics. Une doléance transmise aux autorités compétentes qui ont exprimé leur disponibilité à prêter mains fortes aux professionnels du tourisme. Le directeur général du Tourisme au ministère du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial, avait, rappelons-le, affirmé que toutes les propositions et les préoccupations soulevées par les professionnels du domaine ont été prises en considération et transmises au Premier ministère. Ce dernier avait exprimé « son entière disposition » à y trouver des solutions idoines.


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