Mohamed Laïb. Président de la SSPA/USM El Harrach

«Le rachat de l’USMH par Naftal est en bonne voie»



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Le rachat de la SSPA/USM Harrach par la compagnie nationale de distribution et de commercialisation des produits pétroliers et dérivés, et néanmoins filiale de Sonatrach, en l’occurrence Naftal, serait en bonne voie.

On vous l’annonçait il y a quelques jours sur El Watan (lire édition du 11 juin 2020), et c’est désormais le président du club banlieusard, Mohamed Laïb, qui le confirme en exclusivité pour El Watan.

Sortant de son mutisme, lui qui n’a jamais abordé les négociations avec Naftal, pour le rachat de la majorité des actions du club, sur les médias, ni même avec bon nombre des actionnaires du club, alors que les négociations ont été entamées depuis près de deux mois maintenant (mois de mai, ndlr), le patron de l’USMH confirme l’information.

«Rien n’est officiel du moment que rien n’est signé. La seule chose d’officiel que nous avons, c’est qu’on a une réunion au niveau de la présidence de la République, avec le chef de cabinet de la Présidence, le ministre de l’Energie et des Mines et le PDG de Naftal. C’est lors de cette réunion que sera confirmé d’une manière officielle le rachat de l’USMH, qui sera pris en charge par la compagnie en question», révélera Mohamed Laïb, sans donner plus de précisions sur cette réunion, notamment la date de cette rencontre décisive pour l’avenir du club. Néanmoins, il est de notre devoir de signaler que ce n’est que par un concours de circonstances que le président de l’USMH a décidé d’évoquer, pour El Watan et pour la première fois dans les médias, les tractations avec Naftal pour le rachat du club.

En fait, c’est en réaction à l’interview accordée à El Watan, le 28 juin dernier, par un actionnaire de la SSPA/USMH et néanmoins ex-membre du conseil d’administration (CA) de la SSPA et ex-porte-parole du club, en l’occurrence Djaâfar Bouslimani, où ce dernier a évoqué la venue de Naftal, que le patron de la formation banlieusarde a décidé de nous joindre en personne, non avec l’intention de nous donner au départ quelques des détails sur le rachat du club, mais dans le but de répondre aux accusations de son ancien collègue au sein du CA.

Nous faisant d’abord des reproches d’avoir cédé la parole à l’un des actionnaires qui s’oppose à lui, alors que lui-même n’a jamais répondu à nos appels et sollicitations, la langue de Laïb se délie petit à petit au fil de notre discussion, et finira par nous donner quelques bribes d’informations, en guise de réponse aux accusations de Bouslimani et de certains actionnaires sur le fait qu’il gère le dossier sans les avoir avisés. «Parce que c’est la procédure, la direction de Naftal nous a demandé de lui préparer les bilans, le statut, le registre du commerce et tous les documents administratifs et comptables du club, comme exigé par la procédure quand il s’agit de transactions entre sociétés commerciales, l’USMH étant gérée par une SPA.

Ils (les responsables de Naftal, ndlr) ont déjà envoyé, une première fois, au service de sécurité pour vérifier les bilans, et j’ai été convoqué. Ils ont répondu qu’ils étaient favorables, et qu’il n’y avait absolument rien. Les bilans sont avalisés par le commissaire aux comptes.

Ils (Naftal) l’ont même appelé, et il a confirmé. Après, c’est leur droit s’ils lui demandent de faire un audit comme cela a été fait avec Serport avant de racheter l’USM Alger», explique Laïb. «Il faut savoir que Naftal n’est qu’une filiale de Sonatrach. De ce fait, elle ne peut rien décider sans l’aval de Sonatrach. A cet effet, il faut d’abord qu’il y ait un CA de la société mère, suivie d’une assemblée générale (AG) pour autoriser Naftal à finaliser la transaction. Naftal devra, elle aussi, suivre la même procédure.

C’est-à-dire avec une réunion du CA suivie d’une AG pour donner son accord. Et ce n’est qu’a partir de là, qu’on pourra vraiment discuter», explique encore le patron de l’USMH pour justifier la lenteur de l’opération. Et de préciser : «Pour paraphraser un collègue, verbalement l’USMH est à 100% acquise à Naftal, mais sur le plan accord écrit ou officiel comme vous dites, nous sommes à zéro, tant que rien n’a été signé.»

QUE VEUT CACHER LAÏB ?

Comme indiqué plus haut, les aveux de Laïb ont été faits par un concours de circonstances, lui qui voulait surtout répondre aux nombreuses accusations portées à son encontre dans l’interview de Bouslimani, et non révéler au grand public les tractations avec Naftal.

Réfutant avoir agi seul dans ce dossier Naftal, Laïb se déjugera de lui-même en nous avouant : «Vous n’avez qu’à demander aux administrateurs, si oui ou non je les ai informés… Pour Bouslimani, je vous assure qu’il a été informé via son ami proche et actionnaire M. Haddad, qui l’a avisé. Il est vrai que je n’ai pas parlé à tout le monde, en particulier à M. Bouslimani, mais j’ai informé M. Aroudj qui était candidat à la présidence et M. Lefki.» Laïb ne cite là que 3 actionnaires, alors que la SSPA en compte 19.

Il se désavouera un peu plus, en lâchant ce lapsus révélateur. Jugez-en : «En plus, il faut savoir que pour confirmer la transaction et transférer nos actions à Naftal, ça ne va pas se faire juste comme ça ! Il faut qu’on convoque une AG des actionnaires, que tout le monde soit présent, qu’on expose le projet, qu’on en débatte et qu’il passe ensuite au vote avec un PV.»

Une annonce qui indique bien que ce n’est qu’après avoir tout ficelé avec Naftal qu’il entendait en faire part aux actionnaires, avec comme seul objectif de cautionner le rachat de la SSPA, lors de cette AG, en cédant ou vendant leurs actions à la filiale de Sonatrach. Mais le pire, c’est qu’on avait convenu avec Laïb d’une longue entrevue pour évoquer tous les aspects de ce passage de la SSPA/USMH aux mains de Naftal, mais aussi pour donner des éclaircissements sur certains sujets de discorde avec les actionnaires.

Une interview pour laquelle Laïb s’est désisté indignement, alors qu’il s’était engagé solennellement, nous demandant même de préparer nos questions et de l’appeler «à tout moment», pour finalement laisser nos appels et sms sans suite, plus d’une semaine durant, se dérobant ainsi à des explications pour éclairer l’opinion sportive en général, et les amoureux de l’USMH en particulier sur des sujets inhérents au club et à son avenir.

Des questions de fond toutes prêtes, notamment, sur Naftal, ses intentions avérées ou non de rester comme gestionnaire sous la coupe de cette dernière, ses différends avec la majorité des actionnaires, ayant poussé ces derniers décrier sa gestion et s’éloigner du club et la question du CSA. Mais aussi sur ses bilans qu’il n’a toujours pas approuvés à ce jour par l’AG des actionnaires, qui du reste il n’a jamais convoquée durant ses différents mandats comme l’affirment ses opposants.

La gestion du club qui flirte avec la 3e division (DNA) pour la seconde saison de suite, après sa relégation en Ligue 2, il y a deux ans, en passant par l’illégitimité du CA de la SSPA qu’il préside, et fonctionnant avec deux membres seulement au lieu de cinq, comme le stipule la réglementation, et ce depuis deux ans, et bien d’autres questions auxquelles Laïb ne répondra finalement pas, malgré l’engagement qu’il a pris avec El Watan, semant ainsi le doute et confirmant les appréhensions des actionnaires qui le soupçonnent de vouloir cacher bien des choses…


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