Lolo Zouaï, la chanteuse d’origine algérienne qui cartonne aux USA



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Lolo Zouaï est le symbole même du melting polt. Née en France d’une mère française et d’un père algérien, elle grandit à San Francisco dans un quartier métissé.

L’artiste interculturelle, comme on la surnomme aux Etats-Unis, est devenue l’une des stars montantes de la chanson pop et R&B, grâce à son univers musical multiple et sa personnalité spontanée. A 26 ans à peine, elle est une artiste complète qui a séduit le monde entier.

Émerger de soi-même

Lorsque l’on a baigné entre autant de mondes, on apprend à s’inventer une identité composée de ces soi-même. C’est ce qu’a fait Lolo Zouaï qui s’est créée son propre style et est parvenue à conquérir, par elle-même, ses premiers fans.

La chanteuse a commencé à diffuser ses créations musicales sur les réseaux sociaux sans s’attendre au succès qu’elle rencontrerait. Très vite, la jeune femme commence à être suivie, d’abord aux Etats-Unis mais aussi au Royaume-Uni, au Canada ou encore en France.

Sa chanson “Highs, Highs, Lows, Lows” fera son succès et la dévoilera au grand public, d’abord aux Etats-Unis et puis très vite dans le monde. La jeune femme promeut son talent par elle-même, sans l’aide de labels, auprès desquels elle a essuyé un grand nombre de refus.

Le Web et les réseaux sociaux lui servent de tremplin et lui permettent d’obtenir un public de fans fidèles, sans avoir à faire des concessions sur son style artistique. Malgré la pandémie et l’arrêt de la vie culturelle, l’artiste d’origine algérienne prépare un nouveau projet musical et devrait reprendre les scènes musicales, notamment en faisant les premières parties de la chanteuse mondialement connue, Dua Lipa.

Jongleuse d’origines

Lolo Zouaï a grandi entre les différentes cultures de sa famille. Au sein d’un couple mixte qui lui parlait en français, en anglais et en arabe. Ce métissage stimule la créativité de l’artiste qui n’hésite pas à se servir de son patrimoine pour produire des sons et paroles inédits. C’est cette touche spéciale qui a fait son succès.

Sa chanson “Desert Rose” en est l’exemple parfait. Chantée en anglais, français et arabe, elle est dédiée à cet éloignement de ses racines algériennes et sa volonté de renouer avec ses origines héritées de son père. “Desert Rose”, pour faire référence aux roses des sables du Sahara algérien. Le clip vidéo est une ode à la culture algérienne. On y voit la chanteuse retrouver une famille éloignée et à la fois proche, elle découvre toute une culture pour laquelle elle ressent une intimité mais sans pour autant la connaître. Elle regarde tel un simple témoin les femmes rouler la semoule ou l’horizon d’une ville maghrébine inconnue depuis le toit d’une maison.

La chanteuse entame sa chanson avec les paroles suivantes “Insh’Allah,’ that’s what you say / You think I lost my faith,” / “Insh’Allah, c’est ce que tu dis, tu penses que j’ai perdu ma foi”.

La chanson “Desert Rose” raconte son décalage vis-à-vis de sa famille algérienne qui ne comprend pas toujours son mode de vie, et qu’elle-même n’a jamais pu rencontrer. Elle aurait dû faire leur connaissance il y a quelques années lors du mariage d’un cousin, mais son avion est annulé, le destin lui refuse encore cette rencontre. C’est ce rendez-vous manqué qui lui a inspiré cette fameuse chanson.

Cette chanson très intime lui amène un public différent, ceux qui partagent la complexité d’avoir grandi dans une double culture sans savoir où se placer intellectuellement et socialement. Dans une interview accordée au média américain Coveteur, Lolo Zouaï explique que cette chanson “a permis de m’offrir mes premiers fans en Afrique du Nord, la région dont est originaire mon père, mais aussi au Moyen-Orient, en Malaisie et dans des pays musulmans”.

Si sa connaissance de ses racines algériennes reste floue, Lolo Zouaï se sent tout de même imprégnée d’une influence algérienne. Elle avoue au magazine Vogue avoir grandi avec des chansons de Cheb Khaled, de nombreux sons maghrébins et moyen-orientaux, mais aussi avec des sons français. Ce riche héritage fait la force de la chanteuse qui trouve cela “très beau de mettre plusieurs cultures chez quelqu’un qui dira : Oh tout cela c’est moi”.


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