Controverse autour du feuilleton «El Rihane »

Le doublage, un pari gagnant ou perdant ?



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Diffusé simultanément en Algérie, en Égypte, en Syrie et en Irak, et disponible sur la plateforme Shahid, le feuilleton « El Rihane » (Le Pari) du réalisateur égyptien Mahmoud Kamel tente de briser la barrière de la langue et d’ouvrir les portes du public arabe à la fiction algérienne. Cependant, le public algérien est mitigé face à ce choix.

Le doublage du feuilleton en syrien et en égyptien est à la fois ambitieux et controversé. Il vise à élargir le public arabe et à accroître les chances de succès de l’œuvre dans le monde arabe et permet de toucher un public plus large qui ne comprend pas nécessairement le dialecte algérien. De plus, cela peut contribuer à faire connaître la culture algérienne à un public plus large. Un certain nombre de téléspectateurs le pensent. Ils ont souligné, sur les réseaux sociaux, le succès d’autres séries doublées, comme les productions turques, et affirment que le public arabe est de plus en plus habitué à la diversité des dialectes.

Les opposants au doublage craignent que l’œuvre perde son authenticité et sa saveur particulière en étant diffusée dans d’autres dialectes. Selon eux, le dialecte algérien est un élément essentiel de l’identité du feuilleton et que le public, avec un peu d’effort, peut s’y habituer et en apprécier la beauté.

« El Rihane » diffusé sur Ennahar TV est, aussi, disponible sur la plateforme Shahid en dialecte algérien et sur la plateforme Maraya en syrien et sur la chaîne satellitaire Al Sumaria dans le même dialecte.

Des extraits du feuilleton en dialecte syrien ont été largement partagés sur les réseaux sociaux, accompagnés de commentaires positifs. Même que certains Algériens la regardent en syrien, soit par curiosité, soit pour comparer. La version en dialecte égyptien n’est pas encore disponible pour le public.

Le doublage a été réalisé de manière professionnelle par la société Tourgane du célèbre compositeur Tarek Al Arabi Tourgane, avec une grande qualité de restitution des voix. Le public attend maintenant de découvrir l’œuvre en dialecte égyptien.

Pic puis chute d’audience !

D’après les données de la plateforme Shahid, le drama a connu un pic d’audience en Algérie, se hissant en tête des programmes les plus visionnés. Cependant, sa popularité a légèrement décliné à la fin de la semaine, face à la concurrence de la série égyptienne « Neema El-Avocato », qui semble captiver davantage le public algérien sur cette plateforme.

Produit par la société algérienne Wellsound, déjà à l’origine de feuilletons à succès tels que « El Khawa » et « Bent El Balad », ce nouveau projet qui réunit plus de 120 techniciens de cinq nationalité, est composé de 20 épisodes de 45 minutes chacun, met en avant des acteurs talentueux tels que Abdelkader Djeriou, Lamri Kaouane, Djamila Ares et Abbas Zahmani. Elle explore l’histoire captivante de la vengeance de Aïssa Zayani, confronté à un redoutable adversaire, Aziz Togar.

Le scénario écrit par Rafika Boujday d’après l’idée originale d’Abdelkader Djeriou, se déroule autour de la famille d’anciens combattants, avec Aïssa Zayani (Abdelkader Djeriou), un employé intègre recruté au sein d’une des sociétés du Groupe Togar. Découvrant des irrégularités financières et des fraudes fiscales, il décide de dénoncer ces abus. Cependant, l’homme d’affaires corrompu et puissant, Aziz Togar (Abbes Zahmani), parvient à le faire taire en le menaçant, en le torturant et en assassinant son compagnon. Victime d’une machination orchestrée par son ex-patron, Aïssa Zayani se retrouve en prison.

Vengeance et trahison

Cinq années s’écoulent avant que les choses ne changent, suite au Hirak (les manifestations) qu’a connu l’Algérie en 2019. Aziz Togar est pourchassé par la police, ses biens sont confisqués, mais malgré cela, une fortune colossale en espèces dont l’emplacement reste inconnu alimente les rumeurs.

Poussé par la vengeance, Aïssa découvre, après sa sortie de prison, des nouvelles troublantes. Sa bien-aimée Rym (Yasmine Bendaoud) ne s’est jamais souciée de lui pendant son incarcération. Pire encore, elle a épousé son rival Aziz Togar, avant de divorcer, profitant largement des privilèges de son ex-mari. En outre, il apprend le décès de son ami Mourad, et sa mère (Fadila Hachemaoui) le tient pour responsable de la mort tragique de son fils.

Animé par sa haine, Hamid décide de se venger de son ennemi. L’équipe de police chargée de l’affaire découvre son plan et décide de le surveiller afin de traquer Aziz Togar. C’est à ce moment que l’officier Manel Hachemi (Zahra Harkat) s’infiltre dans la vie de Aïssa Zayani. Le héros s’apprête à affronter un adversaire redoutable et à subir de rudes épreuves, d’autant plus que Togar parvient à faire des membres de la famille Zayani la cible de ses attaques.

L’amour naissant entre Aïssa et Manel, l’officier chargée de le surveiller, complique la situation. Le héros, déjà tourmenté par son désir de vengeance, se trouve partagé entre ses doutes sur cette fille qui s’est faufilée dans sa vie et ses sentiments irrésistibles qui le poussent vers elle. De même, Manel souffre de ce déchirement intérieur entre les exigences de son devoir dictées par cette mission officielle et sa sympathie inconditionnelle pour Aïssa Zayani, qui mène seul une guerre noble contre un adversaire abject et brutal.

Les secrets du passé et la transmission des valeurs

Le feuilleton aborde également d’autres sujets, tels que la liberté d’expression à travers le personnage de Souhila (Aya Dorsaf Kharfi), la sœur d’Aïssa. L’histoire de Yacine (Mohamed Khassani), un jeune homme adopté par la famille, nous plonge dans les problèmes rencontrés par certains clubs de football. Sa relation avec Dima (Narimane Qamri), la fille du président du club, ajoute une dimension supplémentaire à l’intrigue.

Le feuilleton s’aventure également dans les méandres du passé de la famille, éclairé par la figure du grand-père, Rabah Zayani, interprété par Ayoub Amriche. Ce dernier se consacre à l’écriture d’un livre retraçant le parcours de ses amis révolutionnaires et ses propres moments de lutte, agrémentant son récit de photographies d’antan. Une relation privilégiée se tisse entre lui et son petit-fils, Aïssa, à qui il transmet les valeurs des hommes de son époque, ceux qui ont consenti le sacrifice ultime pour l’indépendance de l’Algérie.

Des images au service de l’histoire

Le réalisateur égyptien Mahmoud Kamel a su maintenir un rythme équilibré dans la narration de l’histoire. Il a réussi à créer dans ses scènes des dialogues qui atteignent leur objectif sans détour ni fioriture, à travers des plans variés, entre plans rapprochés et plans très rapprochés qui éclairent les expressions des acteurs, et d’autres plans larges qui situent les événements dans leur contexte environnemental et naturel.

Il a également su tirer parti du déroulement des événements. Le spectateur peut comprendre de manière progressive la cohérence des faits, sans artifice ni répétition dans les dialogues, c’est-à-dire sans verbiage excessif. Il a ainsi donné à l’image le rôle qui lui revient, avec son éloquence et sa force expressive.

Aya Dorsaf Kharfi, une actrice qui en jette

Tous les acteurs ont excellé dans leurs rôles respectifs, mais c’est la jeune Aya Dorsaf Kharfi qui a véritablement volé la vedette. Sa magnifique performance dans le double rôle de la sœur et de la journaliste persévérante est un véritable ajout qui augure d’un avenir radieux dans le monde du cinéma.

Son aisance déconcertante dans les deux personnages est captivante. Elle incarne avec brio la sœur dévouée et la journaliste déterminée à démasquer la corruption d’Aziz Togar. Sa prestation charismatique donne vie à la courageuse reporter, insufflant à son personnage une force et une profondeur indéniables.

Ses expressions faciales et ses mouvements naturels face à la caméra sont à la fois précis et subtils, contribuant à captiver le spectateur et à souligner l’importance de son rôle dans l’histoire.

 


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