Hacène Aribi

« Ma lettre est un avertissement adressé à Saïd Bouteflika »



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Hacène Aribi est le député du Front pour la justice et le développement (FJD) de Abdellah Djaballah et membre de la commission de la Défense nationale au sein de l’APN. Dans cet entretien, il revient sur sa violente charge contre Saïd Bouteflika.

Pourquoi avez-vous publié cette lettre au sujet du frère du président, Saïd Bouteflika ?

Aujourd’hui, Saïd Bouteflika exerce les fonctions d’un président de la République sans qu’il ne soit mandaté par le peuple algérien et sans qu’il ne soit élu. Nous avons publié cette lettre à ce moment précis pour qu’elle soit un avertissement adressé à Saïd Bouteflika afin qu’il mette fin à ses plans diaboliques. Des plans qu’il trace nuit et jour pour préparer le successeur de son frère.

Quels sont ces plans diaboliques ?

Saïd Bouteflika veut à travers les hommes d’affaires acheter les consciences du peuple algérien pour succéder à son frère. Il a mis la main sur les hommes d’affaires et particulièrement sur Ali Haddad, à qui ont été donnés tous les projets stratégiques. Même s’il ne les réalise pas dans les délais mentionnés dans le cahier des charges, on continue à lui donner de grands projets.

Comment exerce-t-il les fonctions de président à la place de son frère ?

Abdelaziz Bouteflika est malade. Que Dieu le guérisse. C’est donc son frère qui gère les affaires de l’État. C’est lui qui donne des ordres aux ministres, aux walis, au Premier ministre. C’est lui qui fait la pluie et le beau temps sans qu’il ne soit mandaté par le peuple.

Est-ce que vous avez obtenu des informations sur ce sujet ?

Oui. S’il n’y avait pas d’informations sûres, je n’aurais pas dit cela. Et puis, les employés de la présidence de la République et les ministres savent et soutiennent ce que je dis. Saïd Bouteflika intervient sur toutes les questions et donne des ordres aux ministres.

Des responsables politiques dont un ministre ont récemment démenti cela…

Ils ont démenti parce que ces ministres ont été désignés par Saïd Bouteflika et sans lui, ils n’auraient pas occupé ces postes.

Le débat autour du rôle du frère du président Bouteflika n’est pas récent. Pourquoi avoir publié cette lettre aujourd’hui ?

Cette lettre vient confirmer le rôle du frère du président et sa responsabilité dans la gestion de l’État. Et ce n’est que la première lettre. D’autres suivront pour expliquer plus et dévoiler cet homme. S’il veut être président de la République, il doit le faire publiquement. Et nous refusons que l’État soit géré par une personne qui n’a pas été mandaté par le peuple algérien.

Qu’est ce vous comptez dévoiler dans ces lettres ?

Je ne peux parler de leur contenu maintenant.

Vous avez parlez d’un gang. De qui est-il composé ?

Ce gang est composé des gens qui ont volé l’argent (de l’État) et l’ont transféré (à l’étranger). Des gens comme Chakib Khelil. Certains ministres sont également corrompus et ne sont pas inquiétés par la justice.

Dans une intervention sur France24, vous avez estimé que Abdelmalek Sellal pourrait être le successeur idéal de Bouteflika…

Parmi les hommes du pouvoir, je crois que Sellal est le plus proche de la présidence de la République aujourd’hui. Ce dernier peut faire la réconciliation entre le pouvoir et l’opposition. À travers ce que je connais, Sellal peut être plus souple et plus positif avec l’opposition.

Ce n’est pas le cas d’Ouyahia ?

À travers notre expérience avec lui, je dirais qu’il ne peut pas être président de la République. Ce qu’il a fait aux enfants du pays et à ses cadres qu’il a mis en prison est suffisant pour qu’il soit loin du consensus national algérien. Au pouvoir, je pense qu’il n’y a pas une personne du niveau de Sellal. Il n’y a pas quelqu’un qui peut diriger le pays et réconcilier le pouvoir et l’opposition comme Sellal.


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