FAF 

Raouraoua rate son plaidoyer



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La radio algérienne Chaîne III a choisi logiquement comme invité pour la première émission de Football Magazine de la saison, diffusée ce vendredi 14 août, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua. Le responsable de la plus haute instance footballistique dans notre pays a répondu aux questions relatives à la discipline avec des annonces concernant les projets de la FAF pour cet exercice 2015/2016.

Maâmar Djebbour, le journaliste qui anime l’émission chaque vendredi, a commencé par évoquer la décision de la FAF d’interdire le recrutement de joueurs étrangers afin d’avoir des explications à ce sujet. Raouraoua a, de nouveau, sorti l’argument de « la protection des joueurs étrangers » en avançant qu’ils « ne sont pas protégés, pas payés et lorsqu’ils le sont c’est avec des devises achetés sur le marché informel. Cela sans oublier qu’ils ne sont pas logés décemment ». Rien de nouveau en somme. Autant de points qui ne devraient pas concerner la Fédération, mais plutôt l’inspection du travail et les services des impôts qui pourraient, de par leurs prérogatives, demander des comptes aux clubs employeurs. En effet, la FAF ne doit pas s’occuper de ces aspects, à moins qu’elle tient à son rôle de tutelle sur les clubs.

Le président de la Fédération a essayé, en effet, de mettre en avant le rôle de « grand frère » de la FAF. Il parlera des 98 000 dollars payés à la place de la direction du MOB pour régulariser la situation d’un joueur étranger ou encore le million de dollars déboursé par la même instance en une année et demie pour couvrir les incartades des clubs. Cependant, le véritable rôle de la FAF est de faire respecter les règlements et non pas de rattraper les erreurs des responsables des clubs. Bien que Raouraoua ait déclaré que « la Fédération ne payera plus pour les clubs », mais c’est là une décision qui aurait dû être prise depuis longtemps.

Raouraoua évoquera aussi « les salaires mirobolants de certains joueurs et les économies de près de 25 milliards que pourraient faire les clubs de Ligue 1 en réduisant le nombre de leurs effectifs ». Deux points qui devraient être le souci en premier lieu des clubs qui sont libres de verser les salaires qu’ils veulent à leurs joueurs pour peu qu’ils puissent honorer leurs engagements. Dans le cas contraire, c’est aux pouvoirs publics de sévir puisqu’ils sont les principaux bailleurs de fonds. À ce titre, Raouraoua a tiré sur « certains dirigeants de clubs qui sont des fonctionnaires de certaines sociétés et qui ne mettent aucun sou de leur poche ». Cependant, ces dirigeants ont été installés par les sociétés qui financent ces clubs et justement ces sociétés ont été désignées par les pouvoirs publics afin de financer les dits clubs. Alors, la FAF devrait faire des remontrances à l’État qui a instauré cette politique de chaperonnage.

D’ailleurs, le président de la FAF avouera, en quelque sorte, l’incompétence de son instance à intervenir quant à la gestion des clubs en parlant « des modifications qui vont intervenir sur le cahier des charges des clubs professionnels que le ministère serait en train d’élaborer ». C’est dire que les pouvoirs publics sont en mesure d’apporter des changements sur le fonctionnement et la gestion des clubs, sur le plan financier, et non pas à la FAF qui est chargée uniquement de contrôle et du développement de la discipline. Cela même si Raouraoua a tenté de revendiquer cette révolution que connaîtra le cahier des charges des clubs, notamment avec « l’obligation d’ouvrir le capital des SPA aux investisseurs ».

Les seuls points positifs traités par le président de la Fédération au cours de son intervention ont trait au volet technique et sportif, avec la formation des cadres techniques qui pourront intégrer les centres de formations ou encore les 300 entraîneurs formateurs qui seront formés en collaboration avec la Fédération française de football.


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