La quête d'un consensus économique



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Pour de nombreux analystes, la rencontre gouvernement-walis n'a pas répondu aux nombreuses interrogations des spécialistes.
Si l'opinion publique semble être loin des préoccupations politiques et encore bien protégée des dommages de la crise économique
qui se profile à l'horizon, les autres mouvances sociales et politiques, tels les patrons ou les hommes d'affaires, les potentiels investisseurs nationaux et étrangers ainsi que les « élites » politiques et les idéologues font grise mine et ne cachent point leurs incertitudes et leur scepticisme quant à une vraie relance de l'économie nationale ou une croissance durable.

Les réformes engagées jusqu'à présent ne pèsent pas lourd face à l'ampleur de la crise et ne peuvent résoudre les dégâts complexes qui vont endommager la paix sociale et surtout le pouvoir d'achat des populations pauvres et moyennes.

Alors que le thème de cette rencontre était plutôt lié au développement local, segment stratégique d'un vaste plan anti-crise, d'où les énormes prérogatives que l'Etat octroie aux walis dans le domaine des facilitations sur le foncier industriel, la cession des actifs des entreprises publiques locales aux investisseurs privés et la lutte contre les inégalités et les phénomènes de la bureaucratie, le discours du Premier ministre a pris les allures d'une feuille de route.

En plus de ses signaux envers l'opposition et ses réponses aux critiques sur la gestion économique de la crise, le discours de Sellal est déjà perçu par des politiques avertis comme un vrai agenda, un appel à une entente sociale et politique avant tout lancement d'un programme d'austérité ou de rigueur. Sellal a bien dit que la loi de finances pour 2016 sera complètement dédiée à la rigueur, à la baisse des dépenses publiques et aux coupes budgétaires.

Il a bien avancé le taux de 9% de baisse dans les dépenses pour le prochain exercice, ce qui démontre que le pouvoir est conscient de la dangerosité de la crise et de ses répercussions à moyen terme.

Or, de telles coupes dans le budget de l'Etat, même si certains experts y voient un taux insuffisant, annoncent bel et bien une année 2016 dédiée à l'austérité et à la rigueur. Sellal a surtout voulu dédramatiser la situation, calmer les esprits et éviter la panique et l'alarmisme. Il a tenté un langage de vérité ou de transparence, presque politique, comme pour faire engager l'opinion autour de son plan. A première vue, il existe au moins une prise de conscience sur l'ampleur et la gravité de la situation de notre tiroir-caisse.

Or un plan global pour lutter contre la crise, il n'y en a pas, selon de nombreux économistes. Ce qui n'est pas une tare. Car il semble que Sellal cherche, surtout, à édifier un pacte politique, social et économique.

Le Premier ministre veut arriver à d'abord un consensus avec des partenaires sociaux, d'où la prochaine tripartite qui aura lieu en octobre prochain. Une tripartite qui sera consacrée justement aux questions relatives à la lutte contre le chômage, au développement des segments de la PME, à la fiscalité et aux bonifications bancaires.

Pour les experts, c'est un premier pas dans l'engagement des réformes structurelles de notre économie. Tout le monde a retenu la phrase de Sellal, qui expliquait l'option des plus probables du recours à un emprunt sur le marché international ou à un endettement auprès des institutions financières étrangères, une option pour lutter contre l'inflation et juguler ainsi le déficit budgétaire victime de la chute de la fiscalité pétrolière.

Nombreux sont les analystes qui pensent que l'une des priorités actuelles du gouvernement est de rechercher avant tout ce consensus. Si celui politique est loin d'être facile en raison d'une radicalisation des pôles de l'opposition, le consensus social est activement recherché et surtout potentiellement possible. Sellal et son équipe savent que la mobilisation de franges importantes de la société dans une situation de crise comme celle qui se profile est une condition sine qua non de la stabilité.

Un gouvernement qui claironne depuis des mois que les secteurs de l'éducation, de la santé et du logement ne sont pas concernés par la rigueur ou l'austérité. La tripartite, qui sera suivie d'un pacte social et économique avant la fin de l'année, renseignera sur la capacité de ce cabinet à établir son budget pour 2016 sans polémique et sans dommages collatéraux.

Reste le consensus politique qui semble avoir été dévolu au FLN de Saâdani. Ce dernier va lancer incessamment son fameux projet de création d'un front élargi pour soutenir le programme du président Bouteflika. Une tâche plutôt compliquée, aux dires de nombreux observateurs.


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