Abdelmalek Sellal dans la peau d’un Premier ministre



...

«C’est le président Bouteflika lui-même qui a enjoint son Premier ministre à tenir ce langage de sérénité. Le chef de l’Etat voulait rassurer les Algériens après cet été où tout le monde a parlé de l’effondrement de l’économie nationale», assure une source de la présidence de la République. Solennelles, selon les vœux du chef de l’Etat, les déclarations de Abdelmalek Sellal – lors de la réunion avec les walis en début de semaine et devant les députés mercredi – tentent de contre-attaquer, du moins aux yeux de l’opinion, le «défaitisme» dénoncé par les voix officielles. «Sellal a eu carte blanche d’El Mouradia pour prendre à bras-le-corps les dossiers les plus sensibles», ajoute notre source. De son côté, un cadre du Palais du gouvernement affirme que le Premier ministre, après une période d’adaptation, «a su passer de la stature d’un super-ministre noyé dans les conjectures à celle d’un Premier ministre qui prend de l’altitude par rapport aux dossiers politiques les plus épineux. Maintenant, il tranche les questions au lieu de camper dans l’ambiguïté : regardez sa position sur la derdja, sur Madani Merzag et même son discours sur l’économie, quand il parle franchement des ’vieux réflexes’ et des ‘intérêts’ qui veulent faire obstacle à la relance de l’économie». Un autre haut fonctionnaire reconnaît encore : «On peut même dire qu’il s’est attaqué en public à des tabous en refusant le ‘statu quo’ que pourraient induire les marges de manœuvre budgétaires actuelles. Un terme que l’on entendait jusqu’à maintenant dans les rangs de l’opposition uniquement !» Tension Sellal a même reconnu – fait rare dans les discours officiels – que le pouvoir souffrait d’un «déficit de gouvernance» et a même promis un discours de «vérité» aux Algériens, reconnaissant, de fait, un problème de confiance entre gouvernants et gouvernés. Un discours nouveau ? «C’est en partie vrai, nuance un ancien ministre des années 2000. Je vois effectivement un recadrage de la posture de Sellal, qui adopte un ton plus grave et qui veut épaissir son image, surtout sur les questions où la tension est palpable, c’est-à-dire la crise économique, la réconciliation nationale et le volet sécuritaire. Mais en a-t-il le choix quand il voit devant lui les indicateurs passer au rouge les uns après les autres ?» «Ces derniers mois, Sellal a pu se reposer sur son homme-orchestre, son chef de cabinet promu au rang de ministre, Mohamed Karim Rahiel, explique un collaborateur du Premier ministre. Ce dernier a beaucoup déchargé Sellal des tâches routinières prenantes, quant à la gestion des secteurs ministériels. Sellal garde toujours un œil sur le travail technique de ses ministres, donne des orientations, mais n’est plus happé par la bureaucratie exténuante de l’Exécutif, ce qui lui permet d’avoir un regard plus global et de se construire une posture de Premier ministre et non plus de tâcheron.» Fini le Sellal blagueur et gouailleur ? «Depuis les dérapages de l’année dernière, il fait attention, reconnaît un proche du chef de l’Exécutif. Il a mal vécu les détournements de ses boutades. Mais allez le voir avec ses amis à Constantine, autour d’un café, dans son quartier natal ! Là, dans ce cercle intime, il sait se lâcher !» Reste à savoir si, face aux défis majeurs qui se profilent –politiques, économiques et sécuritaires –Abdelmalek Sellal pourrait transformer l’essai : dépasser la posture pour agir réellement dans un contexte où les marges de manœuvre rétrécissent jour après jour.


Lire la suite sur El Watan.

Publier des annonces gratuites

Petites annonces Babalweb Annonces

Publier une annonce gratuite

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites