Hadj 2016

Le pèlerinage fait exploser les budgets



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Pack VIP ou petit budget ? Face à l’engouement pour le hadj, les agences de voyages ont diversifié leurs offres. Une nécessité, d’autant que cette saison, le ministère a augmenté le prix du forfait. C’est officiel, le hadj coûtera 490 000 DA cette année. Un prix qui inclut le billet et l’argent de change estimé à 2500 RS. Selon nos sources à l’Office du tourisme, cette hausse de 70 000 DA est due «à la chute de la valeur du dinar sur le marché international». A l’Office national du pèlerinage et de la omra (ONPO), un cadre précise : «L’an dernier, un RS s’échangeait contre 24  DA. Cette année, contre presque 30 DA.» «Disons-le clairement, le hadj 2016 coûtera bien plus que 490 000 DA ! Les agences de voyages offrent des formules VIP et tentent de fidéliser leur clientèle qui y va chaque année pour une bonne partie. Car il y a bien une demande», affirme Nadir Hamli, manager dans une agence de voyages à Alger. «Depuis les tragiques événements de l’année dernière (une bousculade avait fait 1501 morts, selon des chiffres donnés par 30 pays), les gens sont plus exigeants, et les autorités sont bien conscientes qu’il est important que les futurs pèlerins accomplissent leur hadj dans de bonnes conditions, quel que soit le budget. Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’offrir des formules intéressantes. Tout au long de l’année, nous organisons des omras, ce qui nous permet de repérer les bons hôtels à négocier pour le hadj et organiser le circuit selon la demande de notre clientèle.»  Près d’une soixantaine d’agences de voyages répondant au cahier des charges établi par l’ONPO ont été retenues pour organiser la saison du hadj 2016 et des agréments ont été remis à toutes ces agences. Seules les nouvelles agences pourront prendre en charge pas plus de 130 pèlerins, alors que les plus anciennes leur quota a été fixé à 250 pèlerins. «Le système de notation de l’ONHO est exigeant, de nombreuses agences de voyages n’ont pas réussi le test, c’est-à- dire qu’elles manquent d’organisation, de moyens et elles n’anticipent pas assez sur les éventuels imprévus», confie un cadre de l’Office national. «Des délégations se rendent souvent en Arabie Saoudite pour conclure des contrats afin d’assurer un hébergement digne et offrir des services conformes à la demande des futurs pèlerins», poursuit-il. Business «J’ai trouvé une bonne formule pour mes parents. Le standing de l’hôtel est inférieur à ce que proposent les agences de voyages, mais quand on pense au temps passé dans une chambre, ce n’est plus important», témoigne Salim, client d’une grande agence avec laquelle il a effectué la omra en 2014.  Cette année, il a décidé de s’organiser selon son budget, pour lui pas question de payer un hôtel dans lequel il ne passera que quelques heures par jour. «Quand on va accomplir un hadj ou une omra, on ne reste pas longtemps dans l’hôtel. On passe notre temps sur les Lieux saints et on accomplit les différents rituels de pèlerinage. On s’est mis d’accord avec mes parents pour prendre une bonne assurance voyage», explique-t-il. «Avant tout, le hadj est une prescription divine et non un voyage touristique. C’est malheureux d’observer que certains Algériens font du business sur place», regrette-t-il. Nadéra est moins regardante sur les dépenses. Pour elle, ce qui importe, c’est de joindre l’utile à l’agréable. «Cette année, j’irai avec mon fils au hadj, car mon mari a fait une omra en 2015. J’avoue que les images relayées l’an dernier par les médias m’ont donné froid dans le dos et je m’inquiète beaucoup pour ce qui se passera une fois sur les lieux. Je ne fais pas confiance au discours des voyagistes, je préfère payer le prix qu’il faut pour assurer un hadj réussi et faire plaisir aux miens», affirme-t-elle. Nadéra a choisi un hôtel 5 étoiles avec tous les services qu’il propose pour «ne pas se fatiguer et se concentrer sur le hadj», dit-elle, son budget est de 160 000 DA pour toute la durée du hadj, sans compter celui de son fils qui l’accompagne, non inclus les billets ! Depuis quelques années, les agences de voyages s’ingénient à trouver des formules pour le plus large public. «La clientèle de la omra est de plus en plus jeune, puisqu’on peut accomplir la omra tout au long de l’année. On remarque des jeunes cadres bien payés pour qui le hadj et la omra sont prioritaires, alors on doit être à la hauteur et diversifier l’offre», explique Zahira Felali, qui travaillait dans une agence de voyages à Oran, avant d’être mutée pour Dubaï où elle travaille spécialement sur l’organisation des voyages sur mesure. «Je me souviens d’un jeune couple qui voulait une suite donnant sur un Lieu saint, une salle de prière privatisée pour sa femme, et un chauffeur pour le shopping», raconte Zahira, ces clients dépensaient pas moins de 3000 euros par jour, ce qui équivaut à 500 000 DA. «On ne le dit pas ou on ne l’affiche pas, mais La Mecque est devenue également un lieu touristique, voire une attraction ! En Arabie Saoudite, cette idée fâche beaucoup de monde, puisque les gens sont censés accomplir un rite et non se prélasser dans les grands hôtels de La Mecque et Médine.  En même temps, l’Arabie Saoudite amasse chaque année plus de 7 milliards de dollars. Les Algériens ne sont pas les plus exigeants ni les plus dépensiers», explique-t-elle. «C’est lors de la omra que l’on voit les petits caprices des voyageurs, car il y a moins de monde et on peut mieux profiter des Lieux saints et des bazars. Les Algériens se contentent d’acheter des bricoles, comme des tapis de prière, de l’encens, des bijoux dans le meilleur des cas. Mais ce ne sont pas les plus dépensiers. D’autres nationalités venues d’Asie essentiellement dépensent beaucoup en bijoux et tenues traditionnelles qui coûtent plus de 150 000 DA.» Quick-hadj Mais que les petits budgets se rassurent puisque cette année la nouveauté est dans la durée du hadj qui va de 7, 15 et 31 jours. Les autorités religieuses assurent que ça n’affectera pas «la valeur» du hadj si tous les rituels sont accomplis avec rigueur. «Au lieu de rester 31 jours, on limite la durée à 15 jours, donc les tarifs seront estimés à 320 000 DA et à 220 000 DA pour une semaine», affirme le président de l’Apoce (association des consommateurs), Mustapha Zebdi. Il ajoute que si l’ONPO établit trois versions du hadj, cela permettra aux pèlerins de choisir la formule en fonction de leurs capacités matérielles et physiques. Une idée qui séduit le secrétaire général de la Coordination nationale des imams et le personnel des affaires religieuses et des wakfs, Djelloul Hadjimi. «Partir moins longtemps n’affectera pas la valeur religieuse du pèlerinage», assure-t-il. Le «quick-hadj» est pratiqué depuis des années, par exemple en Egypte. Malgré cette facilité Sofiane, entrepreneur, veut offrir un hadj «inoubliable» à sa mère et à sa grand-mère qui se sont inscrites pour la saison du hadj 2016 mais qui ne sont pas sorties au tirage au sort. Il a réussi à obtenir trois passeports grâce à un ami qui a «des relations». Les candidats au hadj tentent toujours de trouver un moyen d’obtenir un «passeport». Depuis le 28 janvier, les inscriptions se font dans les communes afin de «simplifier les procédures, gagner du temps et alléger les charges et coûts», avait annoncé Mohamed Aïssa lors de la première rencontre de la Commission permanente de préparation du hadj. Cette année, Sofiane va débourser 165 000 DA par personne et offrir un hadj «VIP» dans un luxueux hôtel 5 étoiles et des services adaptés en chambres double et single. «Comme beaucoup de familles algériennes, tout le monde a contribué au hadj de ma grand-mère et de ma mère. Nous avons revu le programme en détail avec notre agence de voyages pour que rien ne soit oublié. Quand on met le prix la qualité est au rendez-vous.»  


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