Intermédiaires, comptes en Suisse, DRS, Panama papers… Quand Chakib Khelil s’enfonce



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Pauvre Chakib Khelil. En tournée forcée dans les zaouïas, l’ancien ministre de l’Énergie s’est livré ce soir à un exercice encore plus compliqué : tenter de prouver son innocence sur un plateau de télévision. Ce lundi soir, il était sur la chaîne Ennahar, un entretien enregistré il y a une semaine. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Chakib Khelil s’est enfoncé. Sur presque tout.

« La première fois que je l’ai rencontré (Farid Béjaoui), c’était lors d’une réunion avec (Paolo) Scaroni (PDG de l’ENI) à Paris. Je rencontrais tous les responsables (des compagnies). Ce n’est pas étonnant qu’une société étrangère ait un ‘consultant’ », avance Chakib Khelil.

Pour lui, c’est un secret de Polichinelle : toutes les compagnies étrangères en Algérie ont des « représentants » (intermédiaires) qui sont rémunérés et qui leur transmettent des informations sur les contrats. « Mais c’est interdit en Algérie », lui rappelle le journaliste. « Je ne sais pas », répond l’ancien ministre. Avant de répéter qu’il est innocent. Son argument est un peu surprenant : « Je suis innocent parce qu’il n’y a aucune preuve de ma culpabilité ». Il affirme n’être poursuivi dans aucun pays. Ignorant sans doute que l’ICIJ allait mettre en ligne les documents du Panama papers, il a osé affirmer qu’il n’était concerné par aucune investigation, y compris « les documents de Panama ». Manque de chance : sa femme est citée comme ayant constitué deux comptes au Panama.

Ses comptes en Suisse…

En revanche Chakib Khelil confirme avoir des comptes en Algérie, aux États-Unis et en Suisse. « J’ai des comptes en Algérie. J’ai près d’un million de dinars qui sont issus de mes revenus (notamment quand il était ministre). J’ai mon compte CCP (poste). J’ai des comptes à Washington où j’ai vécu vingt ans et où j’ai investi mon argent », dit-il. « Quid de la Suisse ? », l’interroge le journaliste en brandissant l’arrêt de la cour des plaintes en Suisse concernant la commission rogatoire envoyée par l’Algérie.

L’argent ? Il provient de sa retraite de la Banque mondiale qu’il a préféré placer en Suisse pour ne pas « avoir à payer les impôts aux États-Unis ». L’ancien ministre explique pourquoi il s’est opposé à cette procédure d’entraide judiciaire. « Je ne voulais pas que cette affaire crée des problèmes politiques en Algérie notamment parce qu’elle intervenait dans une période d’élections » présidentielle, affirme-t-il, en précisant détenir « moins d’un million d’euros » dans ces comptes à l’étranger.

Son fils au chômage aux USA

Chakib Khelil a longuement parlé de sa famille notamment ses fils. Le premier vivait à Paris et se trouvait à Washington au moment du lancement du mandat d’arrêt international par le procureur d’Alger. « Il est venu nous voir. On ne l’a pas laissé retourner à Paris parce qu’il allait être arrêté », raconte l’ancien ministre. Ce dernier jure que son fils ne possède rien.

Le deuxième fils, Khaldoune, « diplômé de l’université de Columbia », est un chômeur vivant à Los Angles en Californie. « À chaque fois qu’il postule pour un poste, les recruteurs vont sur internet et font des recherches et regardent ce qui est écrit sur Chakib Khelil. C’est difficile dans ses conditions de trouver un travail », assure-t-il. Ce qui semble surprenant pour un diplômé de l’une des plus prestigieuses universités américaines.

Les représentants du DRS…

Au cours de ce long entretien, Chakib Khelil est revenu sur le mandat d’arrêt international lancé par la justice algérienne contre lui, sa femme et ses enfants. « Il n’y avait aucun dossier, ni preuves. J’étais en contact avec mon avocat », affirme-t-il. Chakib Khelil refuse de pointer du doigt l’ex-patron du DRS tout en dressant un tableau noir des méthodes des officiers des renseignements qui travaillaient au ministère de l’Énergie.

Le DRS avait des « représentants au sein du ministère et les sociétés de Sonatrach et ils avaient toutes les informations (…). Ils avaient connaissance de tous les dossiers. J’ai même donné des instructions pour leur donner toutes les informations qu’ils demandaient », rappelle-t-il. « À aucun moment, ils (officiers du DRS) ne m’ont donné un rapport sur ce qui se passait (les affaires de corruption, NDLR) », ajoute-t-il.


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