Nouria Benghebrit

« Notre objectif est d'assurer un enseignement de qualité »



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La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a mis à profit sa visite de travail et d'inspection hier à Tizi Ouzou pour apporter des éclaircissements sur un certain nombre de points considérés comme « chauds » et relevant de son département.

Il va sans dire que ces points développés avaient trait aux réformes engagées par la ministre. Ainsi, le socle idéologique de l'enseignement repose sur les trois constantes nationales, à savoir l'arabité, l'amazighité et l'islam.

Baccalauréat : le texte des réformes, lequel sera soumis au Conseil du gouvernement prévu le mois prochain, suggère que le laps de temps consacré aux épreuves, jusqu'à présent de 5 jours, soit réduit à trois jours : « Nous avons remarqué que ce laps de temps de 5 jours est particulièrement éprouvant pour le candidat et, par conséquent, cela peut se répercuter négativement sur son travail. » Les réformes touchent également la terminologie des matières scientifiques. La ministre a assuré que ces terminologies seront prises des langues française et anglaise.

Autrement dit, le français ne sera pas la langue d'enseignement des matières scientifiques comme l'avaient tant redouté les tenants de l'arabisation et grandement espéré par les adeptes de la langue de Molière.

La ministre a aussi clarifié les conditions d'accès au secteur éducatif en qualité d'enseignant. « Notre objectif, a martelé Mme Benghebrit, est d'assurer un enseignement de qualité et non de répondre à la demande d'une insertion sociale ». Cette réponse est venue comme « une mise au point » aux différents discours ayant tourné autour du concours d'entrée dans le secteur éducatif en qualité d'enseignant.

C'est en rapport avec ce chapitre précis que Benghebrit a rappelé que pas moins de 700 000 candidats ont concouru pour l'obtention du poste d'enseignant, mais après sélection seuls 148 000 d'entre eux se sont vu ouvrir les portes de l'enseignement. « Je réitère que notre objectif est d'assurer un enseignement de qualité et non de répondre à un besoin social ! »

Pour la question de tamazight, Mme Benghebrit a assuré que « notre objectif est de l'enseigner à travers l'ensemble du territoire national, mais jusqu'à présent nos moyens nous permettent juste de l'enseigner dans 32 wilayas du pays ».

Est-ce que Mme Benghebrit, en sa qualité d'universitaire et d'intellectuelle, adhère à la thèse mise en avant par certaines voix selon lesquelles le baccalauréat est loin d'être la meilleure condition d'accès à l'université ?

Dans sa réponse, la ministre de l'Education a fait une excellente circonlocution. En effet, au lieu de témoigner directement sa caution à cette thèse en question, Mme Benghebrit a commencé par souligner le positivisme des méthodes autres que le bac donnant accès à l'université. Ensuite, elle avouera que les épreuves du baccalauréat ont fait des ravages dans notre pays.

C'est sans aucun doute en prévision de la réforme du baccalauréat que le système de surveillance et de suivi du travail de l'élève sur un laps de temps de 5 ans est prévu dans les réformes éducatives.
S'agissant enfin du récurent sujet ayant trait à la fuite de certains sujets du baccalauréat, la ministre a assuré de prime abord que son département compte suggérer un texte pénal devant sanctionner toute personne coupable de ce genre d'actes.

Ensuite, elle révélera que l'enquête déclenchée par les spécialistes de la lutte contre la cybercriminalité appartenant aux corps de la police et de la gendarmerie suit son cours et que jusqu'à présent 4 personnes sont identifiées et neutralisées.

Mme Benghebrit a également qualifié cette fuite des épreuves du baccalauréat d' »acte terroriste » dirigé contre la société algérienne et ses institutions. A noter que parallèlement à ce point de presse, la ministre de l'Education nationale a visité le siège de la médecine du travail sis au lycée Rabah-Stambouli de Tizi Ouzou. Mme Benghebrit s'est enquise sur place de la mission de cette structure. Celle-ci est d'une architecture impeccable.

A partir de ce point, le cortège ministériel prendra la direction du lycée Abane-Ramdane où les enseignants stagiaires suivent des cours. Dans le cycle moyen, ce stage est destiné à 207 enseignants dont 194 sont des femmes. Dans le cycle secondaire, les stagiaires sont au nombre de 75 et 50 d'entre eux sont des femmes.

A noter que ces stagiaires assureront l'enseignement aux élèves dès la rentrée de septembre 2016. Ce stage en question est d'une durée globale de 36 jours divisée en trois périodes de 12 jours chacune.

La première est celle qui se déroule en ce mois de juillet 2016.
La reprise du stage (la 2e période) aura lieu aux vacances d'hiver et la troisième et dernière est prévue pendant les vacances de printemps.

La ministre s'est longuement entretenue avec les enseignants encadreurs et les stagiaires. Et tous lui ont manifesté les conditions très favorables dans lesquelles ils travaillent. Le troisième et dernier point ayant fait partie de la mission fut le lycée de Tamda. Cet établissement relevant du secondaire sera livré, selon les prévisions, le 20 du mois prochain.

Toutefois, vu les travaux restant à réaliser, il est peu probable qu'il soit livré même à la fin de cette année. Notons enfin que la ministre devait clôturer sa visite à Tizi Ouzou en assistant à la cérémonie de remise de cadeaux et de reconnaissances aux heureux gagnants des examens scolaires, dont principalement les bacheliers.

La manifestation devait être abritée par l'espace du théâtre régional Kateb-Yacine. La wilaya de Tizi-Ouzou compte 655 écoles primaires, 180 CEM et 65 lycées. 91 100 élèves évoluent dans le cycle primaire, 63 468 dans le moyen et 39 365 dans le secondaire.


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