Mauvais état des routes

le lourd héritage d’Amar Ghoul



...

La circulation automobile est devenue trop dangereuse en Algérie. Aux risques élevés des accidents de la route avec plus de 4.000 morts par an s’ajoute l’état catastrophique des routes et des autoroutes du pays.

Il y a une semaine, en effet, une partie de la chaussée s’affaissait sur la rocade sud d’Alger, au niveau de Ben Aknoun. Plusieurs personnes, dont les véhicules sont tombés dans le cratère provoqué par l’affaissement, ont échappé miraculeusement à la mort. Hier, vendredi, toujours à Alger, un glissement de terrain, a emporté une partie de la route, reliant Bouzaréah à Bab El Oued, au niveau du village Céleste. Depuis, la route est coupée à la circulation automobile. Heureusement, le glissement de terrain n’a pas de fait de victime.

Il y a quelques mois, sur une route de campagne à Bejaia, quatre personnes ont trouvé la mort après que leur camion ait dérapé pour tomber dans un ravin. L’absence de glissière de sécurité ou de mur de protection de la route était en grande partie à l’origine du drame. Ébranlée par un scandale de corruption de grande ampleur, même l’autoroute Est-Ouest, qui a coûté plusieurs milliards de dollars, n’a pas échappé au laisser-aller. D’ailleurs, des travaux de réfection de sa chaussée sont en cours sur plusieurs tronçons.

L’affaissement de Ben Aknoun, le glissement de Bouzaréah ne sont pas donc des cas isolés. Faute d’entretien régulier et de surveillance efficace, les routes algériennes sont devenues trop dangereuses pour les automobilistes. La liste des anomalies est longue : signalisation horizontale et glissières de sécurité inexistantes surtout sur les routes nationales et les chemins de wilaya, chaussée dégradée, réseau de collecte des eaux de pluie insuffisant…

L’état catastrophique des routes algériennes est du à la faiblesse des moyens déployés pour l’entretien des routes, conséquence de la politique menée par Amar Ghoul, qui a dirigé le secteur pendant 11 ans.

De 2002 à 2013, Amar Ghoul a tout cassé. Il a nommé de jeunes militants du MSP -dont il était cadre à l’époque avant de fonder Taj-, fidèles et dociles, à la tête des Directions des travaux publics, des subdivisions des travaux publics, au ministère, au CTTP (Organisme de contrôle technique des travaux) et à l’Agence nationale des autoroutes (ANA). Dans le même temps, il a isolé toutes les compétences du secteur, que le pays a formé depuis l’indépendance, et qui n’étaient pas des militants du MSP.

Du coup, il a privé le ministère de l’expérience des cadres dans les subdivisions des travaux publics, qui s’occupaient convenablement de l’entretien des routes. Ces subdivisions constituaient la colonne vertébrale du secteur des routes, avant de perdre leur savoir-faire, à cause de la politique d’Amar Ghoul.

L’actuel patron de Taj, devenu sénateur en 2016 après son limogeage du gouvernement, avait mis le ministère des Travaux publics au service de son parti pour servir des intérêts personnels et partisans. Au passage, il a étouffé toutes les voix discordantes, notamment en interdisant le Congrès de la route qui se tenait tous les quatre ans, qui représentait l’unique espace où les cadres du secteur pouvaient donner leur avis et partager leurs expériences.

Un lourd héritage auquel les ministres des Travaux publics qui se sont succédé depuis 2013 tentent de faire face, en démantelant le système mis en place par Amar Ghoul. Mais le mal est fait. L’Algérie a perdu un savoir-faire difficile à évaluer dans le domaine des Travaux publics. Il est difficile de le reconstituer.


Lire la suite sur Tout sur l'Algérie.

Publier des annonces gratuites

Petites annonces Babalweb Annonces

Publier une annonce gratuite

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites