Comment Ouyahia et Sellal se sont affrontés durant la campagne des législatives



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La campagne pour les élections législatives a pris fin dimanche. Au terme d’une période assez « fade » sur le plan politique, l’on perçoit tout de même une ligne de fracture, qui oppose au sein même des partis au pouvoir (FLN et RND), mettant fin à l’illusion d’une unité de façade.

Les deux hommes forts de ces deux « clans », respectivement le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son prédécesseur Ahmed Ouyahia, se sont affrontés à distance dans ce qui ressemble finalement plus à une lutte de pouvoir dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de 2019.

En effet, l’enjeu des législatives semble servir à se positionner pour la prochaine échéance et dans la perspective d’une éventuelle succession. Dans ce contexte, la principale divergence se cristallise autour des choix de politique économique, passée et future.

Hausse des salaires, construction de logements…

Les divergences entre Sellal et Ouyahia ne datent pas d’hier. Le second, réputé stricte sur le plan budgétaire, s’est opposé à la politique de hausse des salaires décidée en 2012 au lendemain des « printemps arabes ». Il a récemment rappelé son désaccord et pointé le fait que « l’opulence financière » de l’époque n’était que passagère, voire trompeuse. Le temps lui donnera raison.

Il en est de même pour le vaste programme de construction de logements par centaines de milliers. Sous son gouvernement, peu de chantiers ont été lancés de manière effective. Son successeur, Abdelmalek Sellal ne manquera pas de le signaler au lendemain de sa nomination comme Premier ministre. Ce dernier s’est justement montré beaucoup moins « prudent » sur le plan budgétaire et a dépensé sans compter. Le but était d’assurer un maximum de « bien-être » à la population, à travers une distribution généreuse de la rente (logements, salaires, subventions…).

« Classe moyenne » contre « oligarchie »

En fait, l’actuel Premier ministre se positionne comme « défenseur de la classe moyenne » et veut assurer un niveau de vie décent à une majorité. Il compte ainsi sur l’adhésion du grand nombre et joue finalement sur un effet de masse pour le soutenir. Sauf que l’État n’a plus les moyens d’une telle politique. Le récent cas des créances dans le secteur du BTP démontre que les caisses du pays se vident, en raison de l’effondrement des recettes pétrolières.

Ses promesses électoralistes, qui sonnent comme du populisme et de la démagogie, risquent donc de se retourner contre lui. De fait, le gouvernement a déjà pris – certes sous la contrainte – des mesures qui laminent le pouvoir d’achat de cette même classe moyenne qu’il entend protéger : dévaluation du dinar, limitation des importations, fin de la grande braderie du logement… Les Algériens moyens ayant profité de l’embellie financière se reprennent désormais les effets de la crise, tel un boomerang de plein fouet.

En face, Ouyahia semble faire le pari inverse et entend profiter des déboires du gouvernement Sellal. Durant la campagne électorale, le secrétaire général du RND a critiqué les politiques passées, notamment sur le plan du logement des salaires. Mieux, il se dit favorable à l’amnistie fiscale et envoie ainsi un signal à une catégorie bien précise : les hommes d’affaires, particulièrement les barons de l’informel. Surtout, il affirme que l’Algérie n’a pas retenu les leçons de la crise de 1986 et du traumatisme de la cessation de paiement.

L’analyse d’Ouyahia est au moins empreinte de bon sens et de réalisme. Son constat est implacable. Cela dit, il manque un aspect important à l’ancien chef du gouvernement : la cohérence. Jusque-là, il affirmait précisément que l’Algérie a pu éviter ce scénario de 86 grâce au président Abdelaziz Bouteflika. Il critique désormais ouvertement des politiques menées par son successeur, Abdelmalek Sellal, toujours sous la présidence de Boutefilka.

Pire : il a lui aussi été aux affaires de longues années, en tant que Premier ministre et ministre. Il n’a pas particulièrement brillé par ses choix dans le domaine économique, il a été l’initiateur de plusieurs lois et de décisions chaotiques pour l’économie nationale.

En fin de compte, le vrai problème qui se pose est que Ouyahia et Sellal (et les courants qu’ils représentent tous deux) sont les mêmes qui ont géré le pays au moment de « l’opulence financière », avec les conséquences amères que l’on constate. Ce sont désormais les même qui prétendent diriger la politique gouvernementale et qui rivalisent de « propositions » pour sortir de la crise.


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