Farida Sellal, épouse d’Abdelmalek Sellal

“Je pense qu’en Algérie, la femme n’existe pas”



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“Je m’appelle Farid Bent Bouzid. Je pense qu’en Algérie, la femme n’existe pas. Donc, laissez-moi exister. Mon mari me laisse exister. Lui est dans son travail, moi dans le mien”. C’est avec ces mots que la femme de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’une des figures politiques les plus importantes du pays et l’un des poids lourds du régime algérien, a résumé la situation de la femme algérienne. 

Dans un long entretien accordé à nos confrères de TSA, l’épouse d’Abdelmalek Sellal revient sur son parcours et ses activités culturelles ainsi qu’associatives au sud du pays. “Je suis une femme de culture” se définit Farida Sellal dans cet entretien.

Une femme de culture qui n’hésite pas à affronter le diktat de la société algérienne patriarcale et machiste. Et pour démontrer cette volonté de s’émanciper de l’ordre patriarcale, elle raconte sa mésaventure à Adrar dans les années 80 où elle est montée sur une antenne de télécommunication pour faire des réparations.

“Comme j’étais en jean, j’ai demandé qu’on me donne la ceinture de sécurité. Je suis montée à l’antenne et j’ai pu baliser les trois étages. Le soir, à la maison, mon mari était en colère et m’a dit que toute la ville parlait de moi. « Qu’est-ce que tu as fait ? Un chef, c’est celui qui sait diriger et qui sait commander », m’a-t-il lancé. Je lui ai répondu : « Tu n’as pas compris qu’ils voulaient me mettre à l’épreuve parce que je suis une femme. Et parce que je suis une femme, il fallait que je m’affirme, je l’ai fait !”, témoigne-t-elle pour parler de son vécu au sud du pays, ce territoire si méconnu des Algériens.

Farida Sellal s’est confié également à propos des souffrances qu’elle avait enduré lorsque son fils, Farès, s’est brûlé.  “J’étais toute seule. Mon mari était en fonction à Adrar. Il ne fallait pas que je le perturbe par l’histoire de mon fils. J’ai tout pris dans mon dos. Mon confident était alors mon livre, l’écriture”, raconte-t-elle.

“Aujourd’hui, il a grandi et il est ce qu’il est. C’est grâce à l’écriture. J’ai pu combattre mes peurs et ma souffrance. C’était, en quelque sorte, ma psychanalyse. Mon fils était condamné par les médecins. Il n’avait que trois jours à vivre. Quand ils sont revenus pour me dire : « Votre fils va vivre ». Il fallait bien que je transmette cet espoir à la vie, cet amour”, se confesse-t-elle en dernier lieu.

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