Reportage exclusif. Ces chinois qui veulent développer l’industrie automobile en Algérie.



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A Wuhu, cette  ville chinoise de près de 4 millions d’habitants, l’hiver est particulièrement froid. Les températures descendent aisément au-dessous de zéro et une vague de froid s’abat régulièrement sur cette localité située à l’est de la Chine, la zone la plus industrielle et la plus dynamique économiquement de ce grand pays qui se rêve d’enfiler bientôt les habits de la première puissance mondiale. 

 En Algérie, presque personne ne connaît Wuhu. Et pourtant, c’est dans cette ville qu’un très ambitieux projet industriel est en cours de préparation. Un projet d’investissement que des aventuriers chinois s’apprêtent à boucler pour lancer en Algérie l’une des plus prometteuses usine de production et de montage des véhicules. A Wuhu, nous avons sommes partis à la rencontre des managers de Chery, une célèbre marque chinoise de voitures. Chery possède l’une des plus grandes usines de voiture dans le monde entier. Des grands boulevards, des dizaines de centres de production, le plus grand laboratoire de recherches et d’essais en Asie, un centre de test de crash des plus modernes et des chaînes de production qui fabriquent chaque jour des centaines de voitures, bref, Chery possède un site de production qui s’étend sur une superficie de… 4 KM2 ! C’est une véritable ville où le visiteur a besoin d’un guide pour ne pas se perdre dans ses multiples dédales.  

Dans le lieu de naissance de la fameuse QQ 

Fondée par 5 fonctionnaires qui n’en pouvaient plus de voir leur pays dépendre des voitures étrangères, Chery est une marque chinoise qui a produit depuis 2001 pas moins de 6 millions de véhicules. Elle représente, aujourd’hui, pas moins de 30 % des exportations des voitures chinoises dans le monde. Après avoir traversé plusieurs épreuves et vécu de nombreux échecs, Chery a su se frayer un chemin dans le très compliqué univers de l’industrie automobile mondial. Fabrication de moteurs, conception de composants les plus innovants, des avancées dans l’économie de l’énergie, en quelques années, Chery a accumulé un savoir-faire impressionnant qui fait peur à ses concurrents japonais, américains ou européens. 

 Et il n’y a aucune recette miracle. Cette réussite s’explique uniquement à travers l’abnégation et l’effort incessant. Chery mobilise 6000 chercheurs et ingénieurs qui travaillent jour comme de nuit pour améliorer le design de ses voitures et la puissance de leurs moteurs. Aujourd’hui, elle compte se mettre à la page des défis des temps présents en produisant les voitures électriques les moins chers du monde. En Algérie, Chery est peut-être encore une marque méconnue. Et pourtant, un de ses véhicules a fait un tabac ces dernières années.  

Il s’agit de la fameuse QQ, la petite citadine et voiture la moins chère durant des années sur le marché algérien. C’est à Wuhu que cette petite voiture a été conçue de toutes pièces. Et c’est dans la même usine que les ingénieurs chinois réfléchissent avec beaucoup d’enthousiasme à de nouveaux modèles pour “plaire aux Algériens”, confie avec le sourire aux lèvres Yu Jiufeng, vice-président du groupe Chery et responsable de la production. 

“Nous voulons renforcer notre présence en Algérie et nos voitures ne vont pas manquer de qualités pour convaincre les Algériens de croire en notre marque”, dévoie tout de go ce manager qui dirige avec toute une direction collégiale un groupe réalisant un chiffre d’affaires de 15 milliards de dollars. C’est dire que Chery est un véritable géant en devenir qui veut mettre un pied solide en Algérie. 

Et cela passe par un investissement de taille. En effet, Chery s’est associé avec le groupe privé algérien Mazouze pour lancer une importante usine de montage de véhicules qui sera basée à Sétif. Le lancement du projet est prévu en juillet 2018 et si le groupe Mazouze, propriétaire de la marque d’agroalimentaire N’Gaous, du Centre Commercial de Bab Ezzouar et présent dans plusieurs secteurs d’activité, envisage, certes, de financer à lui-seul cette future usine. Il n’en demeure pas moins que le chinois de Chery seront grandement impliqués dans la gestion de la production et le management industriel. 

 

 

Ce que nous allons donner à nos amis algériens

 

“Nous sommes à s’engager pour former nos amis algériens, leur apprendre le métier du montage des véhicules, participer à la création des centres de Design et transmettre notre savoir-faire dans l’industrie automobile. Il faut juste passer par un processus nécessaire pour atteindre tous ces objectifs”, rassure Pan YanLong, le président de Chery International. 

L’apparence de bonhomie de ce monsieur dérobe son intransigeance absolue car ce manager fait partie des hommes qui ont bâti Chery. Et pour nous convaincre de la justesse de ses ambitions en Algérie, Pan YanLong nous montre volontiers les bilans positifs des usines de Chery en Russie, Iran et en Egypte où entre 40 et 50 mille véhicules sont assemblées et montées par an. “A Sétif, nous disposerons grâce à notre partenaire algérien du plus grand site de production en Afrique”, annonce-t-il sur un ton fier. 

Mais la voiture chinoise n’est-elle pas de piètre qualité et manque de solidité ? Pan n’est pas déstabilisée par notre question provocante et en un bon manager laisse parler les chiffres et les bilans. A l’étranger, les voitures Chery ne cessent d’épater par leur fiabilité et de nombreux internationaux ont été décrochés par le constructeur chinois en Russie, Chili et même aux Etats-Unis.  

“Nous avons commencé tout petit et au lieu de rester dans l’imitation, nous avons misé sur l’innovation. Aujourd’hui, nos modèles sont distincts et opposent une forte concurrence aux marques les plus prestigieuses. C’est cette expérience que nous voulons partager avec nos amis algériens”, témoigne encore Yu Jiufeng. Ce dernier a conclu notre rencontre avec une boutade moqueuse mais ô combien significative. “Un chinois n’a pas de temps à perdre. Avec un prix modeste et abordable, vous pouvez avoir la même qualité qui se paie cher chez nos concurrents au Japon ou en Europe”. Le message est on peut plus clair : Chery voit loin et veut conquérir l’Algérie avec un pragmatisme qui devra séduire nos décideurs. Rendez-vous le jour de l’inauguration de la future usine Mazouz/Chery à Sétif…  

 

 

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