A qui s’adressait Ouyahia en accusant certains de vouloir son départ ?



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Par Karim B. – L’accusation lancée par le Premier ministre lors de sa conférence de presse ce samedi matin est passée inaperçue. Pourtant, elle contient peut-être la clé qui permettra de comprendre un peu mieux la perspective opaque de l’échéance présidentielle de 2019. Ahmed Ouyahia insinuait-il, lorsqu’il a affirmé que le dernier remaniement du gouvernement a «déçu ceux qui souhaitaient» son départ, que le parti rival au pouvoir, le FLN, serait derrière la divulgation de la liste du nouveau gouvernement qui avait défrayé la chronique, mais dont la véracité avait fini par être démentie par diverses sources ? Ce n’est pas impossible.

Le Premier ministre et néanmoins secrétaire général de la deuxième force politique au pouvoir s’était muré dans un silence et n’a pas évoqué cette question avant sa conférence de ce matin dans une de ses réponses aux journalistes qui attendaient certainement de plus amples explications. Mais M. Ouyahia n’est pas connu pour être un grand divulgateur de secrets. Sa conférence de presse a tourné autour de sujets connus de tous, agrémentés de quelques annonces sans grande importance dans le contexte bouillonnant actuel.

Le président de la République a donc renouvelé sa confiance à son ex-directeur de cabinet et cette reconduction à la tête de l’Exécutif n’a pas été du goût de nombreux cadres et militants du FLN qui ont reproché à Djamel Ould-Abbès cette «concession» au RND, vu que le poste de Premier ministre devrait revenir, selon eux, à un membre de leur parti. Il n’est pas exclu que la diffusion de la première liste du «nouveau» gouvernement qui sera balayée par l’annonce, quelques jours plus tard, du mini-remaniement, fut le fait d’éléments au sein du parti d’Ould-Abbès, d’autant que ce parti est traversé par un conflit interne et que des discordances sont apparues au lendemain de l’annonce précoce par certains de ses influents cadres d’un soutien à un cinquième mandat en faveur de Bouteflika.

Quoi qu’il en soit, la réponse d’Ouyahia résonne comme une confirmation de l’existence d’une manipulation qui aurait été orchestrée de l’intérieur même du pouvoir, confirmant ainsi que la lutte sera acharnée entre les frères-ennemis (le FLN et le RND) d’ici avril 2019, même si les deux partis sont supposés être dans la même tranchée.

K. B.


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