Festival d’été à Boudjellil

Un cercle des poètes retrouvés



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Le village de Boudjellil, dans la région de Larbaâ Nath Irathen, a abrité du 30 août au 1er septembre la première édition  du festival «L’été en  poésie et en musique» (Anevdu s tmedyazet duzawan).

Un événement organisé par l’association Amziav-N’Lehna, en collaboration avec l’Entreprise d’organisation de manifestations culturelles, économiques et scientifiques (EMEV) de Malek Amirouche. Un programme des plus divers dans le patrimoine culturel a été proposé aux visiteurs.

Un élan de solidarité spontané des habitants de ce hameau relevant de la commune d’Irdjen a été constaté durant toute la durée de la rencontre. Après la cérémonie d’ouverture en présence du président de l’APC Leslous Achour et devant une assistance nombreuse, dont des artistes de divers horizons, il a été procédé au lancement des activités.

Un membre de l’association Ameziav –N’Lehna a présenté un exposé sur l’histoire et la géographie du village hôte. Le figuier, dont les présents à la conférence ont eu à goûter son fruit succulent, l’olivier et la richesse des fontaines de la région ont été, tour à tour, cités dans les débats de coulisses.

Des hommes de culture à l’image de Dda Belkacem, Mme K. Deffous ont gratifié les amoureux du beau verbe par une poésie riche et profonde dans une ambiance conviviale.

Les cafés littéraires ont eu la part du lion du programme. Fait marquant : une forte présence féminine dans ces joutes. Mme Recham a évoqué dans son intervention les années de plomb du terrorisme via son essai, un ouvrage qui a suscité beaucoup d’intérêt et de débats.

La poétesse et écrivaine Mme Akila Kadaoui s’étalera longuement sur son village natal avant de changer de cap littéraire pour évoquer le phénomène des kidnappings en Algérie.Le journaliste-écrivain, Nadjib Stambouli, a débarqué à Boudjellil avec ses trois ouvrages, dont le roman Le fils à maman ou la voix du sang, paru en octobre dernier aux éditions Casbah.

Notre confrère reviendra également sur son recueil de portraits intitulé Ma piste aux étoiles, dans lequel il dresse le portrait de 18 artistes et journalistes algériens des années 1970-1980. Il sera hautement applaudi pour sa très belle plume, connue de la plupart des présents. 

Sur un autre volet, Dr Mouloud Ounoughène, neurochirurgien, musicien pianiste et compositeur, est revenu sur l’influence de la musique sur le comportement humain, un thème qu’il avait abordé dans un livre préfacé par le  Pr A. Louis Benabid de l’académie des sciences françaises.

Belaïd Tagrawla, toujours bon pied bon œil, a bercé l’assistance  avec ses airs nostalgiques, notamment Yemma tedda hafi, une chanson composée en 1984 et dans laquelle il rend hommage à toutes les mamans.  Hizia prendra ensuite l’espace de la salle au plaisir des puristes. Lazhari Labter, journaliste-poète et éditeur, Jaoudet Guassouma et Abderrahmane Yefsah  étaient également au rendez-vous.

Le cinéma n’était pas en reste du festival.  Louiza Lamri a présenté un métrage de 25m Unique. dz. Le film traite du thème des personnes qui revendiquent leur droit à la différence dans une société qui accepte mal ceux et celles qui ne sont pas dans les moules.

Parmi les  activités animées figurent aussi une table ronde sur le thème «Regard sur la chanson vue par les poètes et les chanteurs», avec la participation de Belaïd Tagrawla, Hocine Ouahioun, Tahar Bessaha, Rabah Ouferhat et les poètes Fahima Sediri, Mbarek Gamar et  Slimane Belharet. De l’avis des intervenants, la chanson a besoin d’une étroite collaboration entre poètes, compositeurs et interprètes pour aboutir à une production de qualité.

Par ailleurs, il a été précisé à l’unanimité que «la chanson kabyle se porte bien, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens. Preuve en est le nombre appréciable de jeunes qui apportent un nouveau souffle à notre chanson. Sauf que les médias ne les sollicitent pas pour leurs donner de la voix». La 3e journée de la rencontre a été marquée par des récitals poétiques du conte et des chants.

A l’affiche, une brochette d’artistes : Mohand Abdellah,  Idir Bellali, Keltoum Deffous, Faïza Acitani, Fouzia Laradi, Ouarda Baziz Cherifi, Said Abdelli, Ahcène Mariche, Rachid Rezagui et la conteuse Hnifa Hamouche, Malik Kazeoui, Meziane Djouder, Hocine Kheloufi.

Dans l’après-midi, place au débat autour de la problématique de l’édition en tamazight proposée par un panel d’écrivains et d’éditeurs, à l’image de Hacène Halouan, Hamid Bilek, Hocine Haroune, Mohand Arkat et Omar Kerdja.

Le festival s’est clôturé par un gala animé par Rabah Oufarhat, Hocine Ouahioune, Amirouche Hamdani, Arezki Ouali, Takfarinas Ferhat, Fella Bellali, Belaïd Tagrawla, Malik Kazeoui.Les frères Chemmam et le groupe Amdal Kids auront été la révélation musicale de ce festival, dont les invités étaient unanimes à souligner la parfaite organisation et la mobilisation de tous les villageois de Boudjellil pour la réussite de cette première édition.

«Nous tenons à remercier l’ensemble des citoyens de Boudjellil et l’association Ameziav Lehna pour la confiance et leur mobilisation afin que l’événement soit une réussite, sans oublier notre unique sponsor, l’ONDA, ainsi que tous les  participants, sans lesquels l’événement n’aurait pas eu lieu. Notre souhait et que le festival soit pérenne et fasse des émules», a déclaré à El Watan Malek Amirouche, l’un des membres du comité d’organisation de ce festival.                                 


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