Marché de l’automobile

L’importation des CKD monte en flèche



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La facture d’importation des collections CKD destinées à l’industrie de montage des véhicules de tourisme s’est établie à 2,482 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2018, contre 1,441 milliard de dollars sur la même période de 2017, a appris l’APS auprès du Centre national des transmissions et du système d’information des Douanes (Cntsid).

Ainsi, les importations des véhicules de tourisme (classés dans le groupe des biens de consommation non alimentaires) ont augmenté de plus de 1,04 milliard de dollars entre ces deux périodes de comparaison, soit une hausse de 72,3%. Quant aux importations des véhicules de transport de personnes et de marchandises et des collections CKD de cette catégorie de véhicules, elles ont également augmenté pour s’établir à 526,64 millions de dollars sur les 11 premiers mois de 2018, contre 413,17 millions de dollars à la même période de 2017.

Les importations des véhicules de transport de personnes et de marchandises et de collections CKD de cette catégorie de véhicules (classés dans le groupe des biens d’équipement) ont ainsi connu une hausse de 113,47 millions de dollars (+27,5%). Ainsi, la facture globale d’importation des collections CKD destinées à l’industrie de montage de ces deux types de véhicules et l’importation des véhicules de transport de personnes et de marchandises (produits finis) s’est chiffrée à près de 3,01 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2018, contre 1,85 milliard de dollars à la même période de 2017, en hausse de 1,16 milliard de dollars (+63%).

Concernant les importations des parties et accessoires des véhicules automobiles (pièces détachées pour les véhicules d’occasion…), elles ont baissé à 335,4 millions de dollars contre 366,18 millions de dollars en 2017, soit une baisse de près de 30,8 millions de dollars (-8,41%). En outre, les importations des pneumatiques neufs en caoutchouc se sont chiffrées à 133,28 millions de dollars sur les 11 premiers mois de 2018, contre 190,22 millions de dollars à la même période de l’année dernière, en baisse de près de 57 millions de dollars (-30%). Pour rappel, sur toute l’année 2017, la facture d’importation globale des véhicules de tourisme finis et des collections CKD destinées à l’industrie de montage de ce type de véhicules s’était chiffrée à 1,62 milliard de dollars (contre 1,35 milliard de dollars en 2016).

Concernant les importations des véhicules de transport de personnes et de marchandises et des collections CKD de cette catégorie de véhicules, elles s’étaient chiffrées à 512,6 millions de dollars en 2017 (contre 767,7 millions de dollars en 2016). Ce qui avait donné une facture globale de 2,13 milliards de dollars en 2017 (contre 2,12 milliards de dollars en 2016).

Selon les derniers chiffres disponibles, le nombre des véhicules de tourisme assemblés localement a atteint 110 000 unités en 2017. Les chiffres présentés par le CNIS parlent d’eux-mêmes. Alors que le gouvernement a fondé toute sa politique sur la baisse des importations pour réduire les déficits, voilà que la facture repart à la hausse et visiblement rien ne pourra l’arrêter, puisque l’industrie automobile qu’il prétend mettre en place n’arrive toujours pas à décoller. Le taux d’intégration reste insignifiant, car l’industrie de la sous-traitance elle-même est à ses premiers balbutiements.

Combien de temps faut-il encore pour que l’Algérie puisse prétendre avoir fait un pas vers la construction automobile ? «20 à 30 ans», selon le ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi. Pourquoi éprouve-t-on autant de difficultés à relever le défi, comme cela a été fait par le pays voisin, le Maroc ? Le Maroc n’est pas un pays ayant une tradition dans l’industrie automobile, mais en quelques années, il tire déjà un grand bénéfice de la production de voitures. Il en exporte pour 6,5 milliards d’euros. Le royaume chérifien, qui compte porter le taux d’intégration à 50%, a attiré déjà plusieurs équipementiers, dont le très connu Valeo qui fournit les grands constructeurs automobiles.

Autant d’interrogations que tout le monde se pose sur la pertinence des politiques adoptées par les pouvoirs publics, qui veulent obliger tous les concessionnaires à se lancer dans la construction automobile. Hyundai, Kia, Volkswagen, Renault, Peugeot, Mercedes, Baic ont tous mis en place des chaînes de montage en Algérie. Pour beaucoup de spécialistes, c’est tout simplement un non-sens. D’ailleurs, d’aucuns estiment que ce n’est qu’une importation déguisée. Pis, les voitures coûtent encore plus cher que lorsqu’elles étaient importées en produit fini.

On se demande en effet à quoi peut bien obéir l’augmentation de l’importation des véhicules selon la formule CKD. La facture a connu une augmentation vertigineuse en 2018. Au moment où le gouvernement se targue de vouloir réduire les dépenses en devises.

 


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