Rassemblement devant le tribunal de Ghardaïa pour réclamer la libération des détenus mozabites



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Encadré par un impressionnant cordon de sécurité, une centaine de personnes ont organisé, mardi à partir de 10h30, un rassemblement de soutien aux détenus mozabites, en l’occurrence le Dr Kamel Eddine Fekhar, de l’enseignant Hadj Brahim Aouf, Ahmed Lassakeur, Nordine Tichabet, Idriss Kheyat et Mohamed Baba Nedjar dont ils brandissaient les portraits au milieu des emblèmes national et amazigh.

Répétant à gorges déployées « libérez les prisonniers d’opinions », « halte au racisme envers les mozabites » et « libérer les innocents, les coupables sont dehors », ils ont appelé les autorités à éviter la répétition du drame de Mohamed Tamalt, journaliste mort en prison, faisant référence à la grève de la faim entamée depuis 22 jours par Hadj Brahim Khiat et dont l’état de santé « se serait aggravé  ».

Prenant la parole, Mohmed Khatir Kaoudja, membre du bureau national du Conseil d’Enseignants des Lycées d’Algérie (CELA), a appelé les autorités judiciaires « à libérer l’enseignant Hadj Brahim Aouf , professeur de physique au lycée de Zelfana qui n’a fait , comme des millions d’Algériens, qu’exprimer son opinion sur des affaires de malversations . » il ajoute « nous en sommes pas contre la justice, bien au contraire, elle se doit d’être appliquée avec équité envers tous les Algériens . Mais nous restons sceptiques devant l’arrestation d’un professeur de Lycée qui n’a fait qu’exprimer ses opinions. Pourquoi est-il en prison ? Est-ce qu’il constitue un danger pour le pays ? Nous avons le devoir d’alerter l’opinion publique sur le danger qui  menace la vie de notre collègue qui a entamée une grève de la faim depuis sa 1ère journée d’incarcération, il y a de cela 22 jours.  Cette grève de la faim, qu’il refuse d’arrêter, constitue un danger imminent sur sa santé. Déjà, tout le monde a vu qu’il ne peut même pas marcher et qu’il a été ramené sur une chaise pour être présenté au magistrat instructeur. »  Puis après un court silence, il assène « n’en faisons pas un autre Mohamed Tamalt, il ne mérite pas le sort qu’il lui est fait. » D’ailleurs, sur la centaine de manifestants, beaucoup sont ses élèves qui sont venus lui apporter leur soutien et ce en appui aux autres enseignants, et syndicalistes de l’enseignement. Même s’il  a été le plus réclamé par la foule des manifestants, il n’a pas été le seul détenu Mozabite dont le nom a été scandé et demandé la libération. Sur les portraits brandis, les visages de quatre autres mozabites, incarcérés dans deux affaires différentes, les premiers, en l’occurrence Nordine Tichabet et Idriss Kheyat, ont été condamnés mardi 26 mars 2019 par la cour criminelle de Ghardaïa , à dix ans de prison chacun , accusés du meurtre du notable mozabite Omar Allout , lâchement et mortellement attaqué à l’arme blanche par un groupuscule d’assassins chez lui, dans son jardin, le 18 octobre, décédé le 23 octobre 2016 à l’hôpital du Dr Brahim Tirichine de Ghardaïa des suites de ses blessures.

Un communiqué diffusé, à l’époque sur internet par un groupuscule inconnu avait, juste après, promis également d’assassiner d’autres notables black listés. Quant au Docteur Kamel Eddine Fekhar et Hadj Brahim Aouf , ils ont été interpellés cinq jours plus tard, soit le 31 mars, et après 48 heures passées dans les locaux de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, ils ont été présentés le mardi 2 avril devant le procureur de la république près le tribunal de Ghardaïa qui les avait déférés devant le magistrat instructeur. Après les avoir longuement entendu, lui et son compagnon Aouf Hadj Brahim, le juge d’instruction les a placé sous mandat de dépôt pour des accusations très graves à savoir atteinte à la sécurité nationale, incitation à la violence raciale, incitation à l’attroupement armé, outrage aux institutions de l’état, notamment le corps de la justice. Ils ont été écroués à la prison de Châabet Ennichène de Ghardaïa. A signaler que Kamel Eddine Fekhar, qui entamé lui aussi, en même temps que Hadj Brahim Aouf, une grève de la faim depuis dimanche, jour de son arrestation a refusé de s’alimenter, campant sur sa position de gréviste de la faim. Pour rappel, le docteur Kamel Eddine Fekhar, a été libéré le dimanche 16 juillet de la prison de Médéa après avoir purgé une peine de deux ans de prison.

Arrêté durant la nuit du jeudi 09 juillet 2015, soit deux jours après les sanglants affrontements 07 juillet 2015 à Guerrara, ou 22 personnes, en majorité des Mozabites, ont été tuées, il a été condamné à deux ans de prison ferme pour “atteinte à la sûreté de l’Etat” et “incitation à la haine raciale”. Ce n’est qu’après 23 mois passés en prison et après entamé en janvier 2017 une longue grève de la faim pour dénoncer sa détention sans procès, que son dossier judiciaire se décanta. Mais auparavant et après une grande mobilisation et une campagne de solidarité en sa faveur, dont une longue marche entamée par son avocat, Me Debouz, que Kamel Eddine Fekhar a décidé de suspendre sa grève en avril de la même année. Son procès a eu lieu le mois d’après, en Mai 2017. Ayant totalement purgé sa peine de deux années fermes, il a été remis en liberté le dimanche 16 juillet 2017. Après avoir organisé un sit in de plus d’une heure devant tribunal et scandé plusieurs slogans appelant à la libération « de tous les détenus d’opinion du Mzab », les manifestants sont repartis en organisant une marche du boulevard Émir Abdelkader jusqu’ à la vieille place du marché de Ghardaïa où ils se sont dispersés dans le calme. Aucun dérapage ni dépassement n’a été constaté que ce soit de la part des manifestants ou du service d’ordre.


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