Poursuivi en justice pour faux et usage de faux.. Le maire de Bouzaréah relevé de ses fonctions



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La justice vient encore une fois de brandir le glaive pour dire que nul n’est au-dessus de la loi, à l’exemple du P/APC de Bouzaréah, Lamine Kitouni, inculpé dans une affaire de faux et usage de faux et fausses déclarations.

Décidément, le hirak est un véritable râteau qui, en éliminant les barrières et en cassant les tabous, permet de mettre au grand jour les affaires louches ensevelies. La justice ne chôme pas de ce côté et a du pain sur la planche par les temps qui courent. Gros bonnets, grosses légumes, «s’hab el maarifa» (les pistonnés) s’alignent chaque jour que Dieu fait devant la barre pour répondre d’actes commis au détriment du peuple et de la patrie. La justice vient encore une fois de brandir le glaive pour dire que nul n’est au-dessus de la loi, à l’exemple du P/APC de Bouzaréah, Lamine Kitouni, inculpé dans une affaire de faux et usage de faux et fausses déclarations. Les agissements de cet élu ont été dénoncées par le président de la section syndicale de la dite APC. Ce dernier, constatant que le maire a falsifié un procès-verbal de réunion lié au renouvellement des membres de la commission des œuvres sociales dans le but de privilégier ses amis, a porté l’affaire devant la justice tout en avisant les services compétents de la wilaya, à savoir la direction de l’administration locale, des élections et des électeurs (DALEE), qui à son tour a déclaré le PV irrecevable pour son caractère illégal. Comme mesure conservatoire, le wali d’Alger, informé des poursuites judiciaires dont fait l’objet le maire indélicat, a mis en application les dispositions des articles 42 et 43 du code de la commune en relevant l’élu de ses fonctions en attendant l’issue de l’affaire actuellement entre les mains de la juridiction compétente. La loi prévoit en fait que le wali intervient pour suspendre de ses fonctions tout élu faisant l’objet de poursuites judiciaires liées à une infraction ou délit liés dans la gestion des deniers publics, l’attentat à la pudeur ou toute autre implication constatée par la justice, interdisant à l’élu mis en cause de poursuivre son mandat électoral de façon normale, jusqu’à ce que la justice rende son verdict. En cas d’acquittement, l’élu est réintégré à son poste. Beaucoup de présidents d’APC ont été éclaboussés ces dernières années par des affaires louches où l’argent est mis en avant pour obtenir des avantages. A Alger, des sources bien informées font état de l’arrestation, dans le courant de la semaine écoulée, du maire de Rais Hamidou par les services de sécurité en flagrant délit de corruption par un citoyen qui lui a remis la somme de 80 millions de centimes pour obtenir le renouvellement de son permis de construire. L’an dernier et toujours dans la wilaya d’Alger, le maire de Beni Messous a été lui aussi surpris en train d’empocher un paquet de biftons remis par un employé de sa commune qui lui a tendu un piège en alertant les services de police sur la question. L’employé aurait sollicité le P/APC à maintes reprises pour régulariser la conformité de sa construction, en vain. Le maire avait exigé 20 millions de centimes en contrepartie de l’acte. La décision du wali d’Alger de relever de ses fonctions le maire de Bouzaréah annonce-t-elle l’ère d’ouvrir le dossier de la corruption dans les communes ? Toute porte à le croire au vu de la célérité apportée à l’exécution de la loi dans ce domaine. Comme disent nos voisins tunisiens «Zelga b’felga» (à chaque chute ses dégâts). Ali Fares


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