Déferlante humaine à Bouira



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Le mot d’ordre de la marche d’hier était encore une fois «Dégagez tous !», repris en chœur par les dizaines de milliers de manifestants qui exprimaient leur mécontentement face aux candidats annoncés pour la présidentielle du 12 décembre prochain. «Ni Tebboune, ni Benflis, le peuple est souverain et il n’y aura pas d’élection» ; «Faites vos élections aux Émirats !» ; «Vous nous avez trahis et vous voulez trahir le sang des martyrs» ; «Nos chouhada aspiraient à une nation souveraine et vous voulez nous abaisser à servir vos maitres des Émirats ! Pas question» ; «Nous ne serons jamais à la solde d’un quelconque État ou pays, dégagez !», scandaient hier les marcheurs à travers les artères de la ville de Bouira.

Des boulevards et des routes contenaient difficilement la marée humaine qui a envahie le chef-lieu de wilaya, juste après la sortie des fidèles de la mosquée. De la vieille ville, à l’esplanade de la Maison de la Culture, puis en descendant vers le pont Sayeh, la rage était perceptible sur les visages et dans la voix des marcheurs, qui exigeaient, notamment, la libération des détenus d’opinion : «Libérez Bouregaâ, Tabbou, Belarbi, Boutata, Kadi» ; «Emprisonnez les enfants des généraux qui s’enrichissent sur notre dos !», ont-ils crié, sous une chaleur qui ne les a pas empêchés de donner de la voix. Parvenus au niveau de l’ancienne ville, des caisses de bouteilles d’eau fraiches ont été distribués par les riverains de la rue Foch aux manifestants.

À chaque rond-point de la ville, des citoyens étaient regroupés pour entonner en chœur les slogans du Hirak, accompagnés du son des Vuvuzelas et des tambourins. Les manifestants se servaient de leurs bouteilles d’eau en plastiques pour marquer le tempo. «Djoumhouria machi memlaka» (République et pas royaume) ; «Klitou leblad y a serraqin» (Vous avez pillé le pays bande de voleurs)… étaient entre autre les slogans qui fusaient des différents carrés des marcheurs drapés fièrement dans les couleurs nationales ou du drapeau amazigh. Tout au long de l’itinéraire, les marcheurs ont scandé leur amour de la patrie, lançant des appels à l’union et la fraternité.

D’autres criaient des messages adressés aux instances internationales, les priant de ne pas s’ingérer dans la révolution pacifique en cours. Des milliers de voix ont repris sporadiquement des chants patriotiques pour appuyer leurs revendications pacifiques, tout en ponctuant leurs mouvement par des «Barakat de ce pouvoir et de sa mafia» ou encore «Pouvoir Dégage !». Des pancartes géantes étaient brandies à bout de bras par les marcheurs sur lesquelles ont pouvait lire «On veut la fin du système, pas la fin de l’État». Certains musiciens s’en sont donnés à cœur joie avec des tambours et de grosses caisses pour faire résonner l’hymne national de manière très émouvante, avec les milliers de voix reprenant en chœur ‘’Qassamen’’.

Hafidh Bessaoud


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