Les Verts à la croisée des chemins !



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Champions d’Afrique, les Verts vont devoir défendre leur nouveau statut. Celui d’une équipe à battre aussi bien par les traditionnels grands du continent (Nigeria, Cameroun et Ghana) que par ses voisins (Tunisie, Maroc) sinon par des sélections d’un calibre moindre et au palmarès quasi vierge.
La nouvelle dimension de l’EN algérienne a dépassé les contours d’une Afrique qui ne cesse d’évoluer, footballistiquement parlant. Ce n’est plus un hasard si l’on constate l’émergence de certaines petites nations sur le concert du football continental. A une époque, au début des années, les Scorpions de la Gambie, notamment chez les jeunes, ont étonné plus d’un. Sans vraiment parvenir à percer les sommets, les équipes de ce pays de l’Afrique de l’Ouest sont régulièrement présentes aux compétitions organisées par la CAF. Et c’est déjà bon signe pour cette enclave située au cœur du Sénégal, l’actuel leader du football continental du moins au niveau du classement Fifa. D’autres pays de cette espèce ont également montré de quoi ils sont capables. L’Ouganda en est cette preuve éclatante de cette nouvelle tendance. Les Cranes qui ont souvent navigué à vue, ne produisant que d’éphémères exploits dont l’auteur est principalement le club de Kampala, fait partie de ses jeunes nations qui contestent, comme la Guinée-Equatoriale mais aussi la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, Madagascar et la Mauritanie, la suprématie parfois surréelle de certaines sélections. Il n’y a qu’à prendre pour exemple la liste des champions d’Afrique des nations durant les deux dernières décennies. Depuis 2000 et la phase finale co-organisée par le Ghana et le Nigeria, onze tournois finaux ont été disputés. Sur les 11 éditions, il y a eu 6 vainqueurs. En l’occurrence le Cameroun (2000, 2002 et 2017), l’Egypte (2006, 2008 et 2010), la Zambie (2012), le Nigeria (2013), la Côte d’Ivoire (2015) et l’Algérie (2019). Et la consécration de ces nations n’avait absolument rien à voir avec leur production le long de ces phases finales. C’est particulièrement le cas de la Zambie qui s’est imposée à Malabo (Guinée-Equatoriale) à la surprise générale lors d’une finale ennuyeuse devant les Eléphants de la Côte d’Ivoire. Les Chipolopolos entraînés à l’époque par Hervé Renard avaient, certes, écarté de leur chemin des formations plus cotées à l’image du Sénégal en phase de poules et le Ghana en demi-finale, leur jeu n’avait rien de spectaculaire. Ce réalisme a valu aussi lors du sacre des Super-Eagles en 2013 en Afrique du Sud. Le sélectionneur du Nigeria, feu Stephen Keshi, n’avait qu’un semestre pour préparer sa team et arriver au pays des Bafana-Bafana dans la peau d’un outsider. Cette CAN-2013 a également vu les Etalons de Paul Put émerveillé par leur qualité de percussion et leur maîtrise technique. Le Burkina Faso a, certes, échoué en finale devant le Nigeria mais des joueurs comme Nakoulma, Pitroipa et autres Kabore et les frères Traoré ont marqué le tournoi de leurs empreintes. L’effet de surprise est, comme on le constate, la particularité de pratiquement tous les tournois joués depuis 2000. Même s’il faut reconnaître, par ailleurs, l’hégémonie de cette sélection égyptienne emmenée par Mohamed Abou Trika et les stars du Ahly et du Zamalek et le sacre légitime des Eléphants en 2015 puis celui de 2019 de l’Algérie en Egypte. Ce sont (Egypte, Côte d’Ivoire et Algérie) surtout des équipes qui renfermaient en leur sein des footballeurs de grande qualité technique. Mais également des éléments à l’expérience vérifiée. La consécration de ces équipes n’était, en fait, qu’une preuve de maturité de leur composante. Aussi bien les Pharaons que les Eléphants ou les Fennecs, la présence de joueurs qui étaient à leur troisième voire la quatrième participation pour certains a été déterminante.
Belmadi encense ses champions
C’est cette maturité qui va primer lorsque les Verts aborderont le mois prochain les qualifications pour la CAN puis, dès mars 2020, celles de Qatar-2022. Cela explique forcément les choix renouvelés de Belmadi qui, en deux stages, a mis à l’essai en tout et pour tout que cinq joueurs (Hassani, Abdelaoui, Benrahma, Ferhat et Chetti) lesquels n’ont été convoqués que pour pallier les absences pour cause de blessures de Delort, Ounas et Farès et le chômage forcé de Mehdi Zeffane. Le sélectionneur des Verts était clair dès le départ : «C’est difficile de rentrer dans cette équipe», a-t-il prévenu assurant par la suite, notamment après la retraite de Rafik Halliche, qu’il était intéressé par certains éléments qui émergent dans le championnat français (Aouar, Aït Nouri et Adli) mais que ces derniers se doivent de se manifester et d’afficher publiquement leur disponibilité de rallier la sélection algérienne. Cette assurance de Djamel Belmadi ne laisse personne insensible. Elle intriguerait même certains. Lundi, lors de la conférence de presse d’avant Colombie-Algérie, joué hier soir à Lille, un journaliste a même osé demander au sélectionneur algérien si cette équipe peut devenir la meilleure de l’histoire du football algérien ? La réplique de Belmadi laissait au début planer une petite incertitude quand il répondra par «peut-être» moins tranchant. Avant de s’interroger lui-même : «C’est quoi la meilleure d’Algérie ?» pour enfin donner quelques éléments de réponse : « Il ya eu 1982. On aime se souvenir de cette période. C’était une équipe de qualité. On respecte ça. En 1986, pareil. En 1990, elle était moins flamboyante mais elle gagne la CAN quand même. On retient ce titre. Il y a eu la qualification au Mondial-2010 (Afrique du Sud). Ce que l‘on retient en 2014 (Brésil), c’est que l’on passe le premier tour. Cette équipe a mis fin à l’hégémonie du souvenir de 1982». Pour Belmadi, donc, les souvenirs ne seraient bons que pour faire vivre les nostalgiques. Il reconnaît, d’ailleurs, que cette lutte de générations a de beaux jours devant elle. «Il est important d’avoir des générations qui se succèdent et font mieux que les précédentes. Il faut évoluer. Gagner une CAN à l’extérieur n’avait jamais été fait. Sans prétention aucune. Le mérite en revient aux joueurs. Il faut le retenir. C’est un acquis. Ceci étant dit, je ne veux pas comparer les époques», affirme coach Belmadi certainement plus préoccupé par ce qui attend son équipe que d’évoquer un passé à réécrire par d’autres sacres et de nouvelles conquêtes. En novembre, lui et son ensemble lanceront la défense de leur titre.
M. B.


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