Montréal (Canada)

Une manifestation pour la vérité sur la corruption de SNC Lavalin en Algérie



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La diaspora algérienne au Canada se mobilise sur différents fronts pour soutenir le hirak, ce mouvement populaire qui traverse l’Algérie depuis le 22 février dernier. En plus de la manifestation hebdomadaire, un groupe d’Algériens du pays de la Feuille d’érable a décidé de s’attaquer à la problématique de la corruption entre l’Algérie et le Canada.

Et c’est devant le siège de la compagnie SNC Lavalin à Montréal, qu’ils se sont rassemblés samedi dernier pour «exiger la vérité et une enquête sur les allégations de corruption de SNC Lavalin en Algérie». Dans une déclaration lue par l’avocate et fiscaliste Meriem Boudjemai, un groupe du Forum des Algériennes et Algériens de Montréal rappelle que «SNC Lavalin a eu son premier projet à l’international en Algérie en 1982 grâce au projet de Makam Echahid à Alger. Cela fait 37 ans que SNC Lavalin est dans le secteur public algérien. Cette société a souvent été dénoncée dans les médias et accusée de transiger avec des systèmes corrompus et de verser des pots-de-vin. En 2016, les Panama Papers ont divulgué qu’elle aurait versé 22 millions de dollars à une société obscure dans le but d’obtenir un important contrat en Algérie.»

Dans la même déclaration, le collectif rappelle qu’«aucune enquête ne semble avoir été menée ni par le Canada ni par SNC Lavalin pour éclaircir cette affaire». Ali Ihaddadene, membre du forum et l’un des organisateurs du rassemblement, explique la démarche : «Nous voulons la vérité sur la corruption en Algérie. Cela fait près de 40 ans que SNC Lavalin a des contrats avec l’Algérie et on ne va pas nous dire qu’ils s’en sont sortis indemnes avec un pays aussi corrompu que l’Algérie.»

Il cite, lui aussi, le scandale des Panama Papers. «Avec tous les scandales qu’il y a eu en Libye ou ce qui a été révélé par les Panama Papers, SNC Lavalin essaie de développer une certaine éthique et un peu plus de transparence dans ses affaires avec certains pays. Mais je suis convaincu qu’avec l’Algérie, même si la corruption a diminué, elle existe sous d’autres formes, comme ce qu’on appelle communément les mesures d’accompagnement (avantages en nature, bourses qui sont octroyées aux enfants de la nomenklatura en Algérie ou favoriser certaines associations d’Algériens au Canada par des dons ou des stages rémunérés…)», affirme-t-il.

L’avocate et fiscaliste Meriem Boudjemai souligne qu’«en Algérie, il y a plusieurs personnes qui alertent sur une augmentation des détournements de fonds et il y a tout lieu de croire que parmi ces transferts-là, il y a de l’argent sale. Le problème en Algérie, c’est qu’on peut émettre des lettres de créances frauduleuses, ce qui rend difficile de déceler l’argent détourné vers le Canada». Elle estime que le gouvernement canadien peut intervenir. «Depuis le 22 février, le Canada a resserré les contrôles au niveau de l’immigration. Nous lui demandons de resserrer aussi le contrôle au niveau des transferts d’argent», demande l’avocate et fiscaliste. En septembre dernier, le quotidien montréalais Le Devoir révélait que des millions de dollars avaient été transférés d’Algérie vers le Canada en plein hirak (lire El Watan du 7 septembre 2019) (https://www.elwatan.com/edition/actualite/des-millions-de-dollars-transferes-dalgerie-vers-le-canada-en-plein-hirak-la-saignee-continue-07-09-2019). Une lettre sera adressée à la direction de SNC Lavalin et une autre à la GRC (la police fédérale canadienne) pour leur demander d’ouvrir une enquête.

 

Montréal. De notre correspondant  Samir Ben


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