Les manifestants en détention à El Harrach en grève de la faim



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Les manifestants, en détention provisoire à la prison d’El Harrach pour leur activisme politique ou pour le port du drapeau amazigh, ont marqué à leur manière la grande marche du vendredi 1er novembre, la 37e depuis le début du mouvement populaire pacifique.

En effet, selon leurs avocats, ces détenus du hirak, comme on aime à les désigner, ont observé une grève de la faim qui devrait prendre fin aujourd’hui. Une grève qu’ils ont entamée mercredi soir pour «participer à ce moment historique dans l’histoire du pays». «Le mouvement de grève a été initié par des militants du RAJ. Ils ont été rejoints par les autres détenus du drapeau amazigh», a affirmé un membre de leur collectif d’avocats. Ces détenus, qui ont bénéficié d’un large élan de solidarité de la populaire, ont considéré cette grève de courte durée comme leur «contribution», de la prison d’El Harrach, «à la merveilleuse mobilisation des Algériens pour l’aboutissement de leurs revendications d’un changement démocratique».

A la veille du 1er Novembre, Lakhdar Bouregaâ, ancien commandant de l’ALN, qui croupit lui aussi à la prison d’El Harrach, a adressé un message à travers ses avocats au peuple algérien. «Chaque génération doit choisir sa mission et doit décider de l’accomplir ou de la trahir. La génération de la Révolution a choisi de libérer la terre et les jeunes du hirak ont choisi de libérer la patrie», a-t-il confié à son collectif d’avocats qui a rendu public ce message de l’un des artisans de la Guerre de Libération nationale. De son côté, le président du mouvement RAJ, Abdelwahab Fersaoui, qui est également en détention à la prison d’El Harrach, a adressé un message aux Algériens.

Dans ce message, diffusé par le RAJ sur sa page Facebook, M. Fersaoui a rendu «hommage aux Algériens et salué leur détermination à aller au bout du combat pour la liberté et la dignité». «Je salue aussi l’élan de solidarité exprimé et le soutien indéfectible aux détenus.

Je salue également l’engagement des avocats à travers leur mobilisation pour défendre les détenus et leurs droits, à lutter pour une justice indépendante garante des droits et des libertés. Notre liberté et dignité ne peuvent être effectives que par davantage d’engagement citoyen pour l’aboutissement du mouvement populaire du 22 février 2019, un mouvement révolutionnaire qui a brisé toutes les chaînes du despotisme et de la peur», a-t-il ajouté dans le même message, estimant que la 37e semaine de mobilisation citoyenne, qui coïncide avec le 65e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, ne pouvait qu’être «un unième référendum populaire pour la réappropriation de la souveraineté populaire, pour la rupture définitive avec la non-gouvernance et pour l’instauration d’un Etat démocratique et social, le rêve inachevé de nos aînés qui ont libéré l’Algérie».

«Poursuivre la mobilisation pacifique et populaire pour le triomphe de la volonté citoyenne et la construction de l’Etat des droits, des libertés et de la justice sociale est le meilleur hommage qui puisse être rendu aux valeureux martyrs, aux moudjahidine et moudjahidate», conclut-il. 


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