Le tribunal civil de Sidi M’hamed «rattaché» à l’état-major de l’armée



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Par Nabil D. – Les verdicts prononcés par le tribunal de Sidi M’hamed à l’encontre des manifestants arrêtés pour port de l’emblème amazigh ont fait dire à de nombreux avocats et observateurs que cette juridiction est une «hérésie». Le constat a été fait après que tous les autres tribunaux, aussi bien à Alger qu’en dehors de la capitale, ont prononcé la relaxe au profit des citoyens interpellés lors des manifestations pour les mêmes motifs.

Les juges, qui étaient en grève il y a trois semaines avant de reprendre le travail suite à un accord salarial avec la tutelle, avaient admis que la justice n’est pas indépendante. Des magistrats avaient clairement fait savoir qu’ils n’assumaient pas les verdicts prononcés par certains d’entre eux et que cela n’engageait que ceux qui en sont les auteurs. Ces magistrats se démarquaient ainsi de leurs collègues dont ils avouent implicitement qu’ils sont sous les ordres directs du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, coopté à ce poste pour transmettre à ces hommes de loi «disciplinés» les instructions que lui-même reçoit de l’état-major de l’armée. Gaïd-Salah a définitivement levé le doute sur cette mainmise sur l’appareil judiciaire lors d’une cérémonie officielle, en lui enjoignant d’«aller jusqu’au bout».

Le pouvoir illégitime a créé ainsi une justice parallèle, chargée de mettre à exécution les sentences décidées de façon arbitraire par le vice-ministre de la Défense. Cette justice parallèle en a donné la preuve à Blida où des peines farfelues ont été prononcées par des juges militaires soumis à leur hiérarchie qui transgresse ouvertement les lois de la République. Elle en a donné la preuve également à Sidi M’hamed où des manifestants ont été condamnés à des peines de prison en toute illégalité sur ordre de l’état-major de l’armée.

La justice est ainsi divisée et sa crédibilité déjà entamée en a pris un sérieux coup. Les citoyens fustigent les juges qui se sont alignés sur les tenants du pouvoir actuels dont ils exigent le départ immédiat, et sans condition, et qui réclament la libération de tous les détenus d’opinion, au premier rang desquels le moudjahid Lakhdar Bouregâa. Cet appel a été entendu par des magistrats qui veulent laver l’affront qui leur est fait par un pouvoir exécutif exerçant une tutelle anticonstitutionnelle sur eux, en les rabaissant au rang d’instrument au service d’intérêts étroits.

Mais des juges dociles, sans doute impliqués dans des affaires de corruption et dont il faudra révéler l’identité, continuent de souiller la profession par leur scandaleuse vassalité.

N. D.


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