Diffusion du procès Sellal-Ouyahia

pourquoi le régime a fini par se rétracter



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Par Kamel M. – Le pouvoir a finalement décidé d’annuler le show médiatique qu’il préparait pour ce lundi, soit à quelques jours de l’échéance cruciale du 12 décembre où tout peut basculer. C’est le ministre de la Justice qui a annoncé que le procès des deux anciens Premiers ministres impopulaires Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia serait ouvert au public mais interdit aux caméras de télévision.

Après coup, et vu la situation inextricable dans laquelle se sont mis les résidus du système Bouteflika, il aurait été conseillé au chef de l’armée de ne pas trop «tirer sur la corde» car la médiatisation à outrance des audiences qui s’ouvrent ce lundi au tribunal de Sidi M’hamed «aura un effet contraire» à celui que le pouvoir escomptait obtenir via cette machination qui n’est plus de mise pour deux raisons essentielles.

D’abord, le contexte des premières arrestations des «membres du clan» applaudies par les citoyens a été complètement balayé par les promesses non tenues du chef d’état-major, qui a fini par dévoiler son jeu. Les millions de manifestants qui s’étaient opposés de façon véhémente durant les premières semaines contre le cinquième mandat de Bouteflika, en appelant l’institution militaire à intervenir pour appliquer l’article 102, se sont rendu compte par la suite que le commandement de l’armée nourrissait d’autres objectifs aux antipodes de la revendication populaire. Les services de propagande de Gaïd-Salah avaient fait accompagner les arrestations des hommes d’affaires proches du cercle présidentiel par un tintamarre médiatique parallèlement à un battage effréné sur les réseaux sociaux. Or, le procès de Sellal et Ouyahia, longtemps après cette désillusion, réveille chez les millions de citoyens désabusés le souvenir du début d’une imposture qui dure depuis plus de neuf mois.

Ensuite, le procès se déroulant à Sidi M’hamed, ce tribunal de triste réputation, symbolise, à lui seul, toute l’étendue de l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire par les résidus du système. Ce tribunal s’est, en effet, distingué par ses verdicts arbitraires prononcés de manière abusive à l’encontre de manifestants, de militants politiques et de journalistes qui croupissent en prison et dont le peuple exige la libération immédiate et sans conditions.

Aussi Gaïd-Salah et Zeghmati se sont-ils aperçus à la dernière minute que détourner l’attention des citoyens vers cet antre de la persécution et de la scélératesse serait grandement dommageable pour eux.

K. M.


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