Affaire Sellal, Ouyahia

Les avocats boycotteront le procès demain



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Le tribunal de Sidi M'hamed près la Cour d'Alger a reporté, ce lundi, le procès d'anciens responsables et d'hommes d'affaires accusés dans des affaires de corruption, au 4 décembre, vu que les conditions nécessaires au procès n'étaient pas réunies, selon le collectif de défense des prévenus.


Ces responsables dont les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que d'anciens ministres et hommes d'affaires, sont poursuivis pour "dilapidation de deniers publics, abus de fonction et octroi d'indus avantages à autrui" lors de passation d'un marché en violation des dispositions législatives et règlementaires, notamment dans l'affaire programmée aujourd'hui relative au montage de véhicules.


Pour rappel, le juge enquêteur près la Cour suprême avait ordonné, en juillet dernier, le placement d'Ahmed Ouyahia et d'Abdelmalek Sellal à la prison d'El-Harrach, après avoir été auditionnés.


En application des dispositions de l'article 573 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d'Alger avait transmis, à la fin de mai dernier, au procureur général près la Cour suprême le dossier d'enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontre de ces deux mis en cause.


Cependant, le procès risque de se dérouler demain sans la défense et ses plaidoiries. Les avocats constitués dans l'affaire des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et des seize autres accusés impliqués dans le dossier du montage automobile ont décidé de boycotter le procès.


La décision du boycott a été prise à l'issue d'une assemblée générale tenue dans la salle 2 de l'ancien palais de justice d'Abane, Ramdane, à laquelle ont pris part les bâtonniers d'Alger et de Blida et plusieurs avocats du barreau de la capitale et la presse nationale.


Me Silini Abdelmadjid a dressé un dur réquisitoire contre les dépassements enregistrés tout au long de la journée d'hier, que ce soit par le magistrat du pôle judiciaire de Sidi M'Hamed ou par les services de sécurité.


Le premier responsable du barreau d'Alger a d'emblée critiqué la manière avec laquelle le procès allait se tenir et a estimé que les décisions sont d'ores et déjà prises.


Il a clamé haut et fort : « Je suis triste aujourd'hui. C'est un deuil pour moi lorsque je suis rentré dans le domaine de la justice en 1970 en tant que magistrat, j'ai toujours veillé à la construction d'une vraie justice et j'ai toujours insisté sur des procès équitables. Malheureusement, aujourd'hui j'ai fait un constat amer qui dit que la justice dans notre pays est toujours politisée ».


Dans le même contexte, le bâtonnier d'Alger a affirmé que « la couleur a été annoncée par le magistrat en charge du dossier qui a décidé la jonction des deux dossiers des inculpés sans toutefois prendre l'avis des avocats qui se trouvaient en masse dans la salle d'audience qui devait abriter le procès ».


Pis encore, le premier responsable du barreau d'Alger a tenu à souligner que « le président du tribunal a violé toutes les dispositions juridiques et judiciaires relatives à l'affaire en prononçant la jonction des dossiers juste après l'ouverture de l'audience pour se retirer quelques instants plus tard ». Dans le même volet, il a indiqué : « Les droits de la défense ont été violés et bafoués. Le report du procès pour deux jours est inacceptable car dans deux jours les décisions seront prises et connues ».


Concernant l'aspect sécuritaire, Me Silini a dénoncé et regretté : « J'ai honte de travailler dans des conditions pareilles. Je n'accepte pas en tant qu'avocat de travailler sous la protection de la police ! ». Il a précisé que « le tribunal de Sidi M'Hamed ne répond pas aux normes pour faire passer ce genre d'affaires. Ils pouvaient facilement organiser l'affaire au siège de la Cour d'Alger car la salle d'audience qui devait abriter le procès semblait trop exiguë pour contenir le nombre des avocats constitués ».


Il a encore souligné que « Les pouvoirs publics, à leur tête le ministre de la Justice, n'ont pas respecté leurs engagements vis-à-vis des citoyens quant à la tenue du procès en audience publique ».


Silini a en outre déclaré : « Aucun avocat ne sera présent le 4 décembre. La décision du boycott sera notifiée aux accusés aujourd'hui pour maintenir le silence et insister sur la présence de leurs avocats demain devant le juge en charge du dossier ». Il a enfin conclu : « J'ai honte pour la justice de mon pays. La défense veut d'une justice qui se respecte et non pas expéditive qui reçoit les ordres d'en haut ! ».


Il faut noter que la journée de ce lundi a été marquée par une grande nervosité de la part des policiers qui ont fortement malmené et maltraité les citoyens, les journalistes et les avocats qui sont venus assister à ce procès. Plus grave, ce beau monde a été tout simplement empêché de pénétrer dans la salle d'audience, alors que c'est Zeghmati, garde des Sceaux et ministre de la Justice, qui avait lui-même promis des audiences publiques et ouvertes. La mauvaise organisation, l'intervention musclée des services de sécurité et l'absence des officiels du plus ancien tribunal à l'échelle nationale ont fait échouer l'initiative de Zeghmati de faire du procès des ex-cadres de l'Etat inculpés dans des affaires de corruption et de malversation un modèle dee justice sereine, transparente et indépendante.



Le ministre de la justice en sa qualité de garant des droits et des libertés est appelé à donner de directives fermes pour que les dépassements enregistrés, hier, ne se reproduisent pas demain ou dans l'avenir.


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