Bouira

La pénurie du lait en sachet perdure

Cela fait des années que la pénurie du lait en sachet perdure au niveau de la wilaya de Bouira. Des citoyens font la queue quotidiennement devant les magasins dans l’espoir de s’approvisionner en ce produit de large consommation.

Plusieurs facteurs sont responsables de cette pénurie chronique qui sévit à Bouira. Entre autres, la faible capacité de production des laiteries dont dispose la wilaya. Les deux unités de Kadiria et Ain El Hadjar ne couvrent que 10 % des besoins des ménages et qui ne cessent d’augmenter au fil des années. «Les deux mini-laiteries ne produisent qu’environ 20 000 litres de lait par jour, alors que les besoins quotidiens en la matière s’élèvent à plus de 230 000 litres», explique un responsable au niveau de la direction du commerce de Bouira et qui ajoute que sur les 230 000 litres qui doivent être écoulés sur le marché, seuls 190 000 litres sont livrés. «Nous enregistrons un déficit chronique estimé à 40 000 litres».

En outre, l’actuelle crise a été accentuée par la grève de plusieurs jours durant la première dizaine du mois courant, ajoutant à cela l’incendie qui a ravagé récemment la laiterie Pâturage à Tizi Ouzou, indique notre interlocuteur. «L’usine assurait jusqu’à 60 000 litres de lait en sachet quotidiennement pour la wilaya de Bouira».

Il y a lieu de signaler que les mesures entreprises par les pouvoirs publics en 2018, notamment en augmentant les quantités de poudre de lait à fournir aux laiteries publiques et privées, n’a eu aucun impact sur la situation à Bouira qui demeure une wilaya mal approvisionnée.

Aucune solution ne profile à l’horizon pour venir à bout de la pénurie. Les seuls perdants sont les citoyens à faible revenu et combien ils sont nombreux. Le prix du lait en boîte ou celui en poudre est hors de leur portée.

Par ailleurs, des investissements privés dans des laiteries modernes font face à des blocages bureaucratiques. C’est le cas de la laiterie Akil installée en 2016 dans la commune de Chorfa à l’est de Bouira. Selon son propriétaire, la production initiale de son unité, estimée à plus de 40 000 litres par jour, aurait couvert les besoins de toute la région de l’est de la wilaya. «Malheureusement, après avoir injecté plus de 12 milliards de centimes dans des installations modernes, et en dépit des promesses qui m’ont été faites par les responsables de la wilaya à l’époque, je me retrouve dans une situation inextricable. L’office national interprofessionnel du lait (ONIL), sans aucun motif, refuse de me livrer mon quota de poudre de lait. J’avais saisi tous les responsables locaux et nationaux pour débloquer la situation, mais en vain», déplore-t-il. De leur côté, des responsables à la direction du commerce de Bouira avaient saisi officiellement et à plusieurs reprises ceux de l’ONIL dans le but de débloquer ledit quota. Cependant, les efforts n’ont abouti à aucun résultat palpable. Le blocage perdure.