ESSTS de Dély IBrahim

 Suspicion de fraude sur la liste du dernier concours d’entrée

L’Ecole supérieure en sciences et technologie du sport  (ESSTS, ex-ISTS) de Dély Ibrahim est de nouveau au cœur d’un scandale de faux et usage de faux, d’abus d’autorité et de fraude.

Les faits remontent au mois de novembre dernier, lors du concours d’entrée pour rejoindre les bancs de l’école. El Watan s’était fait l’écho il y a quelques jours de la falsification des attestations d’athlètes d’élite de certains candidats pour le concours d’entrée à l’Ecole en question.

Une falsification qui émane des services du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) habilités à délivrer les fameuses attestations avec, semble-t-il, la complicité de responsables au sein de l’ESSTS, voilà que ces mêmes cadres du MJS font de nouveau parler d’eux, avec une suspicion de fraude sur la liste des candidats admis à l’Ecole.

Dans les faits, l’appel lancé pour le concours qui a lieu les 6 et 7 novembre dernier, il était question de pourvoir 110 postes budgétaires dans le secteur de la jeunesse et des sports pour les grades de conseillers en sport. 700 candidats ont postulé et pris part à ce concours, qui s’est étalé sur deux jours. Jusqu’ici, rien de plus normal.

Mais le hic, c’est à l’affichage des résultats, le 26 du même mois : la liste ne comportait que 64 noms de postulants admis, qui ont même entamé leurs cours au niveau de l’Ecole le 16 de ce mois.

Un nombre qui a laissé planer la suspicion, puisque personne ne connaissait le sort des 46 autres postes budgétaires pourvus par la Fonction publique, et ce, malgré les nombreuses réclamations des candidats et de leurs parents, voulant connaître les raisons faisant que seuls les noms de 64 candidats ont été affichés au niveau de l’école sur les 110 postes à pourvoir, alors que les résultats complets devaient être rendus publics, comme le stipulent la réglementation et les règles de tout concours.

Au-delà du fait que même les noms de certains candidats admis étaient sujets à suspicions, selon plusieurs candidats non admis, le mystère demeure concernant le sort des 46 postes restés «vacants» et surtout les raisons d’une telle démarche.

Après enquête, il s’est avéré que la direction de l’ESSTS a bel et bien remis à la Fonction publique une liste additive comprenant les noms de 41 candidats admis à l’école sur dérogation d’attribution. Une «liste cachée» en somme, avec la direction qui aurait donc implicitement pris le soin de ne pas divulguer les noms des candidats reçus en question, sous le silence complice du MJS.

Une source proche du service chargé du dossier au sein du ministère de la Fonction publique confirmera la réception de ladite liste des 41 candidats admis à l’ESSTS pour une formation de conseiller en sport, sur la base des résultats du concours effectué au début du mois de novembre.

Toujours selon la même source, la liste en question comprend les noms d’enfants et de proches de hauts responsables exerçant au ministère de la Jeunesse et des Sports, de fonctionnaires de l’Etat et même d’un responsable au sein de l’Ecole de Dély Ibrahim, en précisant que ces candidats «secrets» sont convoqués à entamer leur cursus à l’ESSTS au début du mois de janvier, à la fin des vacances scolaires d’hiver, et rejoindre ainsi leurs 64 camarades «publiquement et officiellement» admis avant eux, et qui avaient pour leur part rejoint les bancs de l’Ecole de Dély Ibrahim le 16 décembre.

Le MJS et la direction de l’ESSTS devront, de ce fait, s’expliquer sur les raisons de tels agissements, et les motifs non avoués d’imposer le secret le plus total concernant la liste complète des candidats reçus d’un concours national qui a rassemblé plus de 700 candidats, car suscitant la suspicion d’une fraude avérée.