Portrait du graveur sur verre Abdelmadjid Deramchia

«Je fais des pièces uniques et jamais de double»



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Retraité depuis trois ans, Abdelmadjid Deramchia, 61 ans, s’est reconverti dans l’art l Autodidacte, il laisse libre cours à son imagination en réalisant de la gravure sur verre .Ses réalisations se trouvent présentement au marché artistique de l’hôtel Sofitel jusqu’au 31 décembre.

 

Déjà enfant, Abdelmadjid Deramchia a toujours apprécié tout ce qui est travaux manuels. Il a pu être initié au bricolage ainsi qu’aux différents outils grâce à son père qui était plombier. Au fil des ans, cette passion ne s’est pas dissipée pour autant.

Étant cadre dans une société nationale, ce n’est que beaucoup plus tard, après être parti à la retraite, que l’artiste a pu exprimer sa passion enfouie. Le graveur sur verre n’a pas eu l’occasion de suivre une formation en art ou en travaux manuels, cependant ce n’est pas quelque chose qui a pu le décourager. Autodidacte, c’est sur internet qu’il allait faire ses recherches pour se perfectionner.

D’ailleurs, cela lui a permis de rentrer en contact avec des personnes à l’étranger. «Ces maîtres en la matière partagent avec moi leur savoir-faire, me donnent des conseils sur des techniques afin de faire des ombrages et autres styles», précise l’artiste Abdelmadjid Deramchia.

Avec l’aide des conseils qu’il reçoit, le graveur perfectionne de jour en jour sa technique. Dans son atelier, dans un coin de sa maison, il travaille paisiblement environ huit heures par jour.

Il essaye de ne pas commencer trop tôt afin de ne pas déranger les voisins, car il faut savoir que les outils qu’il utilise font du bruis. C’est un peu comme aller chez le dentiste ! Le travail du verre est donc assez délicat, et plusieurs côtés rentrent en considération. Le premier est matériel, car à trop forcer, le verre risquera de se briser. Le second est le côté humain et il concerne plusieurs sens.

En effet, les oreilles sont confrontées à des bruits pendant toute la journée, alors que les yeux et le nez doivent être protégés de la poussière. Ainsi, il faut une totale concentration. «La maîtrise de la respiration est un facteur important. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Une simple inspiration ou expiration en trop et le dessin de gravure est raté», ajoute-t-il.

Transparence

Le choix du verre n’est pas fait au hasard, il est certes trouvé dans le marché, mais plusieurs caractéristiques entrent en considération. L’artiste opte toujours pour des verres transparents avec une bonne épaisseur afin de pouvoir travailler sans grande difficulté. Selon le graveur «le verre italien serait parfait sous tous les plans». De plus, aucune couleur n’est utilisée, le verre gravé, une fois gratté prend cette couleur blanchâtre que l’on voit. Pour ce qui est de l’effet ombré, il est donné sur des fleurs, par des reflets à l’aide de gommes.

D’ailleurs, beaucoup pensent que ce sont des verres sablés alors que ce n’en sont pas. Ce sont des techniques tout à fait différentes. Par la suite, il a choisi un motif qui va épouser la forme du verre sans l’encombrer en l’adaptant à une bonne dimension.

Motif choisit, il sera collé à l’intérieur du verre. «Je fais des pièces uniques et jamais de double, un modèle qui est fait n’est donc jamais répété sauf si la personne insiste vraiment», atteste le graveur Abdelmadjid Deramchia. En apparaissant, il trace le contour du dessin, de l’ébauche avec une première fraise.

Une fois les contours obtenus, il retire le motif et place quelque chose de sombre pour que l’ébauche ressorte. «Et c’est à partir de là que je commence à creuser et graver. Par contre, il faut respecter certaines profondeurs, car il y a des effets de reculs et de perspectives observables au toucher», détaille l’artiste.

Recyclage

Toutefois, avant de passer à la gravure sur verre, c’est dans la création du bois qu’il a commencé. Il a réalisé des petits objets avec du bois chantourné tels que des sous-verres, des petites figures, des supports de bougies et même des lampes en bois. Bien que le bois soit un matériau noble, Abdelmadjid Deramchia a une préférence pour le verre de par sa grande disponibilité. Pour le bois, il faisait de la récupération de vieilles palettes, de vieux cageots ou encore de vieux tronc ramassés par terre lors de ses randonnées en montagne.

Mais le problème qui se pose, que ce soit pour le bois ou le verre, c’est le manque de matériel sur le territoire national. Ce qu’il utilise, c’est du matériel dentaire tels que la tour, les fraises diamantées, les gommes ou encore la pâte à polir.

La protection pour les yeux est également indisponible en Algérie. «C’est mon plus gros problème. En fait, tous les outils et matériels que je possède viennent en grande majorité de l’étranger», confie Mr Deramchia.

Amina Semmar


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